Selon l’agence onusienne basée à Rome, des rations ramenées à 75 % ne couvrent en réalité que la moitié des besoins alimentaires minimaux. Une nouvelle baisse à 50 % signifierait que les réfugiés ne recevraient plus qu’un quart de ces besoins essentiels.

« Ce scénario compromettrait gravement les objectifs humanitaires visés », a averti le PAM dans son dernier rapport, soulignant que la situation pourrait encore se détériorer, au point de menacer la survie de milliers de réfugiés à l’aube de 2026.

Déjà réduites de trois quarts, les rations placent désormais le PAM face à une rupture imminente de l’approvisionnement, attendue dès janvier 2026. Une perspective qui met en péril la continuité de l’aide alimentaire. « Le déficit de financement actuel et la rupture de l’approvisionnement qui en résulte limitent également la capacité d’action du PAM », alerte l’agence.

Des milliers de personnes sont arrivées au Burundi après avoir fui les violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Un besoin urgent de 21 millions de dollars

Faute de financements supplémentaires dans les prochains jours, une nouvelle réduction des rations pourrait devenir la solution de dernier recours, bien que non recommandée par le PAM. 

À plus long terme, l’agence plaide pour un ciblage fondé sur la vulnérabilité, afin de concentrer l’aide sur les ménages les plus exposés, notamment dans les anciens camps où certains réfugiés disposent de maigres moyens de subsistance ou d’un accès limité à une aide sociale, par exemple via le projet « Merankabandi », financé par la Banque mondiale.

Pour éviter un tel scénario, le PAM estime avoir besoin de plus de 21 millions de dollars afin d’assurer une ration complète à 172 000 réfugiés, anciens et nouveaux, entre janvier et juin 2026. Sur ce montant, 14 millions de dollars seraient nécessaires pour maintenir l’aide alimentaire destinée aux seuls 92 000 nouveaux arrivants. Malgré ces contraintes, l’agence indique avoir déjà fourni des repas chauds à plus de 78 000 personnes, soit une couverture de 85 %, selon un décompte arrêté au 17 décembre.

Des milliers de familles congolaises, fuyant les combats dans l’est de la RDC, traversent la frontière avec le Burundi pour se mettre en sécurité.

Regain de violence en RDC

Ce même 17 décembre, le Burundi a officiellement déclaré l’état d’urgence. Avec l’appui des agences de l’ONU et de leurs partenaires, les autorités ont intensifié les efforts pour fournir une assistance rapide dans les centres de transit et les sites nouvellement ouverts.

L’afflux de réfugiés congolais vers le Burundi au mois de décembre est la conséquence directe de l’escalade des violences dans la province du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, où les civils fuient les combats entre les rebelles de l’Alliance fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23) et les forces armées congolaises. 

Malgré la signature, le 4 décembre à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, qui, selon l’ONU, soutient militairement l’AFC/M23 – ce que Kigali dément –, les rebelles se sont emparés de plusieurs localités dans le Sud-Kivu, dont Uvira, tombée le 9 décembre à l’issue de combats intenses. Cette ville stratégique, située sur les rives du lac Tanganyika, à proximité du Burundi, était devenue chef-lieu provincial après la prise de Bukavu par les rebelles, en février, dans le cadre d’une campagne militaire fulgurante engagée en début d’année.

Plus de 94 000 réfugiés en deux semaines

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 94 000 réfugiés sont entrés dans le pays en l’espace de deux semaines, faisant plus que doubler la population réfugiée, désormais estimée à 174 000 personnes. Un afflux qui aggrave encore une situation humanitaire déjà extrêmement fragile.

Le centre de transit de Cibitoke-Cishemere fonctionne à cinq fois sa capacité, contraignant les autorités à ouvrir des sites temporaires à Ndava et à organiser le transfert des réfugiés vers une nouvelle zone à Bweru, dans l’est du pays, actuellement en cours d’aménagement. « Un système de comptage est en place pour suivre les mouvements, mais la tendance indique une aggravation nécessitant une mobilisation urgente pour l’enregistrement et l’aide », a conclu le HCR.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.