Dans un entretien accordé à ONU Info quelques jours après avoir fait un exposé de la situation devant les membres du Conseil de sécurité, Bintou Keita souhaite exprimer « compassion » et « empathie » envers la population qui souffre.
« Nous savons que c’est très difficile et c’est une difficulté au quotidien », dit celle qui est la cheffe de la Mission de paix des Nations Unies en RDC (MONUSCO), soulignant la « résilience » des Congolais « malgré toutes les souffrances ».
Efforts diplomatiques
Bintou Keita, Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Elle met en avant « les efforts diplomatiques qui sont déployés », tout en notant que le fossé est encore « très grand » pour arriver à une traduction de ces efforts sur le terrain. « Que ce soit les Nations Unies, leurs propres autorités gouvernementales, mais aussi la communauté internationale dans son ensemble, tous sont déterminés. à ce qu’on puisse retrouver la paix à l’est de la RDC ».
S’agissant des processus de paix dits de Washington et de Doha, l’envoyée de l’ONU rappelle que les accords de Washington ont été signés le 27 juin dans la capitale américaine par les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda. Le Rwanda soutient les rebelles du M23, qui occupent une partie des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu depuis le début de cette année.
La Déclaration de principes de Doha, établissant un cadre pour un cessez-le-feu permanent, a quant à elle été signée le 19 juillet par l’Alliance fleuve Congo/M23 et le gouvernement congolais sous la médiation du Qatar.
« Nous ne sommes pas associés directement en tant que MONUSCO dans ces conversations, bien que le l’accord lui-même mentionne la MONUSCO et prévoit un rôle pour la MONUSCO lorsqu’il y aura un cessez-le-feu », note Mme Keita.
Toutefois, la mission de paix onusienne se prépare à être en mesure d’observer le cessez-le-feu lorsqu’il sera mis en place et à apporter son expertise, notamment en matière de contacts directs avec les communautés et les groupes armés pour les sensibiliser au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion.
S’agissant de la participation des femmes aux processus de paix en RDC, Bintou Keita rappelle que l’ONU travaille aux niveaux communautaire, provincial, national et régional. L’ONU s’efforce de former les femmes congolaises à la médiation dans un contexte local pour qu’elles puissent se faire entendre dans les processus de paix.
Les zones sous contrôle du M23
En attendant un retour de la paix, la MONUSCO met en œuvre au quotidien son mandat de protection des civils dans les zones de conflit dans l’est de la RDC. Les Casques bleus de la MONUSCO sont toujours déployés dans trois provinces de l’est du pays : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.
Dans les zones sous le contrôle du M23, la Mission de paix a des bases qui « sont des lieux de refuge pour celles et ceux qui se sentent en danger ». « C’est une forme de protection directe », ajoute la cheffe de la mission.
Bintou Keita mentionne « une autre forme de protection » pour « ceux qui sont en train de se cacher et qui, pour des raisons diverses et variées, ne peuvent pas arriver à nos bases ». « Nous avons des réseaux téléphoniques qui permettent d’être en contact avec les uns et les autres et nous avons des possibilités de faire en sorte qu’ils puissent se retrouver en situation d’être abrités soit par des aides directes, soit par des aides indirectes avec des réseaux d’associations, d’ONG », explique-t-elle.
La MONUSCO surveille également les situations où il y a des violations des droits de l’homme dans les zones sous contrôle du M23 et elle les documente. Fin janvier de cette année, le M23 a pris le contrôle de la ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et le 16 février, il a pris le contrôle de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu.
Un personnel soignant aide une femme déplacée qui a accouché dans un abri à Goma, en République démocratique du Congo.
Opérations conjointes avec l’armée congolaise en Ituri
Dans la province de l’Ituri, où sévissent d’autres groupes armés, Bintou Keita souligne que la MONUSCO a un « excellent rapport » avec les Forces armées congolaises (FARDC), qui se traduit par « une bonne compréhension de notre rôle et de notre mandat » et des opérations conjointes avec les FARDC.
Elle note également la présence en Ituri de l’armée ougandaise qui est déployée sur le plan bilatéral et elle se félicite de « meilleures relations de travail, de coordination ».
Dans ce contexte, le nombre de patrouilles des Casques bleus a augmenté en Ituri. « Nous avons des bases qui sont de plus en plus mobiles » et sont une réponse à la très grande mobilité du groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), explique l’envoyée de l’ONU. « Pour répondre à leurs attaques, il faut être aussi très mobile. Et donc la jonction des efforts entre l’armée congolaise et la force onusienne et la coordination avec l’UPDF (armée ougandaise) nous permet de faire le nécessaire ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.