Le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) accuse les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir perpétré une « myriade » d’actes équivalant à des crimes contre l’humanité tandis que les forces armées soudanaises (FAS) se voient reprocher des crimes de guerre.
« Le conflit au Soudan est un conflit oublié, et j’espère que le rapport de mon bureau mettra en lumière cette situation désastreuse où des crimes atroces, y compris des crimes de guerre, sont commis », a déclaré dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Près de 3.400 civils au moins ont été tués entre janvier et juin au Soudan, principalement au Darfour, suivi du Kordofan et de Khartoum. Le nombre est déjà largement supérieur à celui de l’année dernière à la même période. Sur l’ensemble de l’année, l’ONU avait authentifié le décès de près de 4.300 civils tués. Et le nombre cette année est probablement bien plus important.
Horreurs sur le terrain
« Chaque jour, nous recevons de nouveaux rapports faisant état d’horreurs sur le terrain », a affirmé Li Fung, du bureau du HCDH pour le Soudan, lors d’une conférence de presse à Genève.
Plus de 70 % des victimes (2.398) ont été enregistrées pendant les hostilités, les parties continuant à lancer des attaques dans des zones densément peuplées, à l’aide de tirs d’artillerie, de frappes aériennes et de drones. Le rapport documente également le meurtre illégal d’au moins 990 civils en dehors des hostilités, notamment par des exécutions sommaires.
Entre février et avril, le nombre de ces meurtres a triplé, en grande partie à cause d’une recrudescence des exécutions sommaires, principalement à Khartoum, après que les FAS ont repris le contrôle du territoire précédemment contrôlé par les paramilitaires à la fin du mois de mars. Ces combats conduisent généralement à des campagnes de représailles.
Un témoin ayant observé les opérations de recherche menées par les FAS dans des quartiers de l’Est du Nil, à Khartoum, a déclaré avoir vu des enfants âgés de 14 ou 15 ans, accusés d’être membres des FSR, être sommairement exécutés. Les paramilitaires ont également procédé à des exécutions sommaires à Khartoum face à l’avancée de l’armée soudanaise.
Des familles qui ont fui les combats à Zamzam et El Fasher au Darfour Nord, cherchent refuge à Tawila.
Ethnicisation croissante du conflit
Par ailleurs, le HCDH indique avoir documenté de multiples incidents impliquant des discours haineux équivalant à des incitations à la violence, visant des individus et des communautés sur la base de leur appartenance ethnique.
Après la reprise de Wad Madani par les FAS, les services du Haut-Commissaire Türk ont reçu des images montrant des soldats soudanais commettant des actes de violence à l’encontre de civils originaires de l’ouest du Soudan. Ces derniers ont fait l’objet de dénigrement et ils sont qualifiés de « wassekh » (« saleté »), « afan » (« moisissure »), « beheema » (« animal ») et « abnaa e-dheif » (« bâtards »).
Les éléments des forces armées soudanaises ont fait référence à des « nadhafa » (« opérations de nettoyage ») dans ce contexte.
Au cours d’une mission du HCDH dans l’est du Tchad, plusieurs témoins ont aussi rapporté que, dans le cadre des attaques contre le camp de déplacés de Zamzam et El Fasher, dans le nord du Darfour, les paramilitaires des FSR ont invoqué l’appartenance ethnique des victimes en prenant pour cible des membres des communautés africaines accusés de soutenir les Forces armées soudanaises, qualifiant souvent les victimes de « falangai », un terme péjoratif désignant les personnes réduites en esclavage.
« L’ethnicisation croissante du conflit, qui s’appuie sur une discrimination et des inégalités de longue date, fait peser de graves risques sur la stabilité à long terme et la cohésion sociale au sein du pays », a averti M. Türk.
Schémas récurrents de violences sexuelles
Sur un autre plan, le document pointe du doigt également des « schémas récurrents de violences sexuelles liées au conflit, utilisées comme arme de guerre ». Entre janvier et juin, le HCDH a recensé au total 164 incidents de violences sexuelles liées au conflit, impliquant au moins 228 victimes, dont 113 femmes, 110 filles, un homme et quatre garçons. Au total, 56 de ces incidents se sont produits en 2025, 87 en 2024 et 21 en 2023.
La majorité des incidents survenus depuis 2023 et documentés au cours de la période considérée par le rapport se sont produits dans l’État du Darfour de l’Ouest (18), où les violences sexuelles semblaient être une caractéristique constante des attaques menées par les paramilitaires des FSR.
Plus de 12 millions de personnes ont été déplacées. Après plus de deux ans de conflit au Soudan, plus de la moitié de la population du pays fait face à une insécurité alimentaire aiguë et un quart des centres de santé seulement restent opérationnels.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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