Même si la plupart des pays du monde se dirigent vers la parité homme-femme au niveau des usagers de l’Internet, l’écart se creuse dans les pays moins développés, a averti la cheffe de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Doreen Bogdan-Martin, à l’occasion de la Journée internationale des filles dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), qui cette année prône la transformation numérique inclusive.

L’UIT signale qu’à l’échelle mondiale, seulement 65 % des femmes étaient en ligne en 2024, contre 70 % des hommes. Cela représente une différence de 189 millions d’hommes en plus par rapport aux femmes.

Des élèves suivent un cours d’informatique dans une école secondaire à Kailali, au Népal.

La connectivité, maillon critique

La cheffe de l’UIT souligne que derrière ces statistiques ce sont des femmes et des filles qui se voient refuser la possibilité d’apprendre, de gagner de l’argent, de se connecter et de créer.

La connectivité est la base de ces opportunités, raison pour laquelle il est si important de disposer d’espaces en ligne accessibles, sûrs, pertinents et transformateurs où les filles peuvent s’épanouir, explique-t-elle.

Doreen Bogdan-Martin affirme que des obstacles de longue date – tels que l’accès inégal à l’éducation et aux compétences numériques et les normes sociales néfastes – doivent être surmontés. Il en va de même pour les restrictions d’accessibilité et des espaces en ligne qui excluent trop souvent ou mettent en danger les femmes et les filles.

Deux agricultrices au Rwanda regardent untéléphone portable, grâce auquel elles reçoivent des bulletins météorologiques.

Pour une transformation numérique inclusive

Concrètement, une transformation numérique inclusive pourrait ressembler à une jeune femme dans une zone rurale accédant aux services gouvernementaux en ligne, plutôt que de faire la queue dans un bureau éloigné.

Selon l’UIT, la réduction de l’écart entre les sexes en matière d’adoption de l’Internet mobile dans les pays à revenu faible et intermédiaire pourrait ajouter plus de 1.000 milliards de dollars au PIB mondial.

L’agence onusienne s’efforce ainsi de garantir que la transformation numérique profite à toutes les femmes et à toutes les filles, à travers des projets comme le partenariat mondial Equals, qui vise à doter 100 millions de femmes et de filles de compétences numériques d’ici 2035. L’initiative rassemble des leaders technologiques et des institutions universitaires pour offrir une formation gratuite et personnalisée en matière d’intelligence artificielle.

Pour la cheffe de l’UIT, les stratégies numériques doivent prioriser l’inclusion des femmes et des filles dès le départ.

© Missouri S&T/Michael Pierce

Somaya Faruqi (au centre) travaille aux côtés d’étudiants de l’Université des sciences et technologies du Missouri pour construire un robot.

« Les filles veulent apprendre »

Un message dont se fait l’écho ONU Femmes, qui souligne à son tour l’importance de l’acquisition de compétences technologiques dès le plus jeune âge, afin de préparer les filles à l’indépendance économique.

De l’art et de l’histoire au droit, en passant par l’enseignement primaire ou encore le dessin graphique – la technologie joue un rôle dans un large éventail de carrières aujourd’hui. Mais les emplois de demain seront également déterminés par la technologie et l’innovation, signale l’agence onusienne, ajoutant que le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) a besoin de plus de filles et de femmes et que 65 % des enfants qui entrent aujourd’hui à l’école primaire occuperont des emplois qui n’existent pas encore.

« Les filles veulent apprendre, elles se lancent dans l’apprentissage des compétences technologiques et encouragent les autres à les rejoindre », signale ONU Femmes, citant l’exemple de Jakomba, 16 ans, qui a créé un club de robotique dans son école en Gambie ; de Nino, qui organise des hackathons pour les jeunes filles en Géorgie ; et d’Eno, qui a construit un drone lors d’un camp de codage en Éthiopie.

Le Nord doit partager avec les filles du Sud

Le fonds mondial pour l’éducation dans les situations de crise, Education sans délai, signale par ailleurs qu’en Afrique subsaharienne, pour 100 hommes sachant utiliser un tableur, seules 40 femmes ont les mêmes compétences. En outre, 90 % des adolescentes et des jeunes femmes sont hors ligne, les privant d’un accès à l’information et aux possibilités illimitées qu’offre l’Internet.

Il existe de solides arguments économiques en faveur de l’accès des filles aux technologies de l’information et de la communication. Selon l’UNESCO, le PIB mondial pourrait augmenter de 600 milliards d’euros d’ici 2027 si la part des femmes dans la main-d’œuvre technologique se voyait multiplier par deux.

Education sans délai appelle à utiliser la richesse des pays du Nord pour la partager avec les filles de l’Asie, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Amérique latine et leur donner les moyens d’adopter la technologie.

Célébration

Cette année, la célébration mondiale était co-organisée par la Communauté des États indépendants, la CEI, et la région des États arabes et diffusée en direct, avec la participation de Bichkek, au Kirghizistan, et de Nouakchott, en Mauritanie, ainsi que des panélistes du monde entier.

L’un des points forts a été un dialogue intergénérationnel interactif, réunissant des filles, des femmes dirigeantes et des experts du secteur des TIC pour des discussions dynamiques sur la manière de combler la fracture numérique entre les sexes vers une transformation numérique pleinement inclusive.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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