L’attaque du 9 septembre a visé des responsables du Hamas à Doha, la capitale du Qatar, un pays qui joue un rôle de médiateur dans la guerre qui oppose Israël au mouvement palestinien à Gaza.

« La frappe israélienne contre des négociateurs à Doha, le 9 septembre, est une violation choquante du droit international » et « une atteinte à la paix et à la stabilité régionales », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, au début de cette réunion consacrée à cette attaque.

Selon lui, l’attaque israélienne compromet en outre «le rôle essentiel du Qatar en tant que facilitateur et négociateur de paix».

« C’est un coup porté à l’intégrité des processus de médiation et de négociation à travers le monde. Je condamne l’attaque donc et j’appelle le Conseil et tous les gouvernements à faire de même », a-t-il ajouté.

Processus de médiation

L’attaque israélienne a été menée contre un complexe résidentiel à Doha. Les frappes ont tué cinq membres du mouvement palestinien et un des forces de sécurité qataries, mais le Hamas a dit que les responsables visés avaient survécu.

Israël a assumé vouloir « éliminer » des dirigeants du Hamas, dont le chef négociateur du groupe radical. Devant la presse, l’ambassadeur israélien à l’ONU à Genève Daniel Meron a expliqué que les opérations pour atteindre cet objectif se poursuivraient.

« La délégation du Hamas était au Qatar pour négocier un cessez-le-feu, une étape cruciale vers la paix », a rétorqué M. Türk.

Pour l’ONU, le fait de prendre pour cible des parties engagées dans une médiation soutenue par la communauté internationale sur son territoire sape le rôle clé du Qatar en tant que facilitateur et médiateur de paix.

« Il s’agit d’une attaque contre les efforts mondiaux visant à résoudre pacifiquement les conflits », a insisté M. Türk, exhortant le Conseil à réaffirmer l’importance centrale des processus de médiation et de reddition des comptes pour les auteurs de ces actes « illégaux ».

De la fumée s’élève après une frappe israélienne, mardi 9 septembre, sur le quartier de Legtaifiya à Doha, au Qatar.

Solution à deux États : un point de non-retour

Plus largement, le chef des droits de l’homme de l’ONU a estimé qu’Israël détruit délibérément le scénario d’une solution à deux États (Israël et Palestine). « L’attaque israélienne s’est accompagnée d’autres actions qui détruisent toute perspective de solution à deux États, seule voie vers une paix durable ».

Il a fait allusion à l’annonce par Israël d’une nouvelle phase de son offensive contre Gaza, avec l’ordre de déplacement d’environ un million de personnes hors de la ville de Gaza, « sans prendre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité ». Il s’agit là d’une autre violation flagrante du droit international humanitaire, selon lui.

Pour M. Türk, il s’agit du dernier d’une longue liste d’actes illégaux sur le terrain qui rapprochent de plus en plus la solution à deux États d’un point de non-retour.

« Nos cœurs saignent pour les civils de Gaza, pour les otages israéliens et leurs proches, pour les personnes détenues arbitrairement dans les prisons israéliennes et leurs familles », a-t-il fait valoir, fustigeant une guerre sans lois, qui signifie « un avenir fait de cruauté et de souffrances sans fin pour les civils ». « Cette attaque démontre l’urgence pour les États membres d’intervenir. Peu l’ont fait », a-t-il conclu.

Attaque contre le principe de négociation

Lors des débats, la délégation du Qatar a condamné une « attaque perfide » visant une zone civile densément peuplée, à proximité de missions diplomatiques, d’écoles, de jardins d’enfants et de mosquées. Cette attaque est aussi une violation flagrante de l’intégrité du territoire, a affirmé Maryam bint Ali bin Nasser Al Misnad, ministre d’État chargée de la coopération internationale du Qatar.

Pour Doha, cibler l’État médiateur revient à s’attaquer au principe même de la négociation et à saboter délibérément les efforts de paix. Or la médiation qatarienne indique avoir permis d’obtenir des résultats concrets, notamment la libération pacifique de 135 otages.

« Par conséquent, s’en prendre à l’État médiateur ne signifie pas seulement compromettre le processus de négociation, mais aussi réduire à néant les chances de sauver davantage de vies et de parvenir à la paix », a observé la ministre.

« Propagande anti-israélienne »

Israël, qui s’est retiré du Conseil des droits de l’homme plus tôt cette année, a réagi avec colère à l’annonce de ce débat d’urgence.

La mission israélienne auprès de l’ONU à Genève a qualifié lundi ce débat urgent d’« absurde ». « C’est un nouvel épisode honteux » du Conseil, a déclaré mardi aux journalistes l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU à Genève, Daniel Meron.

Il a accusé le Conseil de « servir de tribune à la propagande anti-israélienne, tout en ignorant les réalités brutales sur le terrain et les atrocités commises par le Hamas ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.