Vendredi 19 septembre, le ministère de la défense estonien a annoncé sur X que trois avions de chasse russes MiG-31 avaient violé l’espace aérien du pays, avant d’être intercepté d’urgence par des chasseurs italiens de l’OTAN et escortés hors du territoire. 

« Ce comportement est inhabituel de la part d’une armée de l’air professionnelle », a réagi le ministère sur le réseau social, précisant dans un post ultérieur que les avions russe s’étaient aventurés à 10 kilomètres de profondeur dans l’espace aérien de l’Estonie. Une violation dénoncée par le chef de la diplomatie du pays, Margus Tsahkna comme relevant  « d’une audace sans précédent ».

L’OTAN sur le qui-vive

Miroslav Jenca, Sous-Secrétaire général pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, au Conseil de sécurité de l’ONU.

Devant le Conseil, Miroslav Jenča, sous-secrétaire général de l’ONU pour l’Europe, a rappelé que son récit de l’incident reposait « uniquement sur des informations disponibles publiquement ». 

Selon Tallinn, les chasseurs russes ne disposaient pas de plans de vol et leurs transpondeurs étaient éteints, mettant potentiellement en danger d’autres aéronefs. Outre les F-35 italiens, la Suède et la Finlande auraient également mobilisé des chasseurs pour répondre à l’incursion, a confirmé un porte-parole du commandement suprême de l’OTAN en Europe.

Le précédent polonais

C’est la deuxième fois en l’espace de 15 jours que le Conseil se réunit en urgence à la demande d’un membre de l’alliance transatlantique accusant Moscou de violer son espace aérien. Le 12 septembre, la Pologne avait dénoncé, dans cette même enceinte, l’incursion volontaire d’une vingtaine de drones militaires russes sur son territoire dans la nuit du lundi 8 septembre. 

Les appareils avaient été détruits sans faire de victimes, mais il s’agissait de la première fois depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022, qu’un tel nombre d’engins aériens pénétraient aussi loin dans l’espace d’un pays de l’OTAN. 

À la tribune du Conseil, ce lundi, le ton est vite monté. « Nous savons que vous ne respectez pas le droit international et que vous êtes incapables de vivre en paix avec vos voisins », a lancé Radosław Sikorski, vice-premier ministre de la Pologne, s’adressant directement à la délégation russe. « Votre nationalisme insensé recèle une soif de domination qui ne cessera que lorsque vous comprendrez que l’ère des empires est révolue et que le vôtre ne sera pas reconstruit ».

Moscou dément

Moscou dément catégoriquement les accusations estoniennes. « Comme toujours, il n’y a aucune preuve », a rétorqué le représentant russe, dénonçant « l’hystérie russophobe » de son voisin balte.

Le ministère de la défense de la Russie affirme que ses appareils auraient simplement suivi un trajet programmé depuis la Carélie vers Kaliningrad, « sans dévier de la trajectoire convenue et sans violer l’espace aérien estonien » ni pénétrer dans l’espace estonien. 

Une version qui, selon Tallinn, ne tient pas. L’Estonie assure qu’il s’agit de la cinquième violation de son espace depuis le début de l’année. Le pays a demandé des consultations avec ses alliés de l’OTAN au titre de l’article 4 du traité fondateur de l’alliance militaire, tout comme l’avait fait la Pologne, le 10 septembre dernier. Une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord est prévue mardi.

L’ombre de l’article 5

En arrière-plan, plane l’ombre de l’article 5  du traité de Washington, souvent considéré comme le pilier de l’OTAN : une clause de défense collective en vertu de laquelle toute attaque contre un pays membre est considérée comme une attaque contre l’ensemble de ses alliés. 

« La violation de l’espace aérien de pays souverains est inacceptable », a martelé Miroslav Jenča, exhortant « toutes les parties concernées à agir de manière responsable » et à « prendre immédiatement des mesures pour désamorcer les tensions ».

© UNICEF/Oleksii Filippov

Les pompiers tentent d’éteindre un incendie dans un immeuble résidentiel à Kiev, après une frappe russe, le 28 août.

L’Ukraine sous les bombes

L’inquiétude est d’autant plus vive que, parallèlement, la guerre en Ukraine ne connaît aucun répit. Durant le week-end, des frappes russes ont touché plusieurs régions du pays, faisant au moins trois morts et des dizaines de blessés, et endommageant des immeubles résidentiels. À Dnipro, une ville du centre de l’Ukraine, un missile équipé d’une munition à sous-munitions a frappé un immeuble d’habitation. « Le monde ne peut tout simplement pas se permettre que ce danger échappe à tout contrôle », a prévenu le responsable onusien.

À la litanie des chiffres glaçants – plus de 1.500 drones d’attaque, 1.280 bombes aériennes guidées et 50 missiles lancés la semaine dernière, selon Kiev — s’ajoutent les victimes du côté russe : deux morts et quatre blessés dans la région de Belgorod, frappée par des tirs ukrainiens.

Face à cet escalade, l’ONU appelle à un cessez-le-feu « total, immédiat et inconditionnel », seule voie, selon M. Jenča, pour « ouvrir la voie à une paix juste, durable et globale » en Ukraine. 

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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