Le séisme dévastateur survenu dans l’est du pays, le 31 août dernier, a frappé une société déjà exsangue. Les collèges, lycées et universités interdits aux filles par les autorités de facto, les hôpitaux qui ferment leurs portes faute de financement, les deux millions de familles revenues d’Iran ou du Pakistan les mains vides : autant de signaux d’un pays au bord de la rupture.

Des enfants au poste frontière d’Islam-Qala, quelques heures seulement après leur retour en Afghanistan.

« Après trois ans et demi de fermeture des écoles pour filles au-delà de la sixième année, une génération entière risque de se perdre », a averti mercredi Roza Otunbayeva, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour l’Afghanistan, lors d’une réunion du Conseil de sécurité. Selon la Banque mondiale, cette interdiction coûte 1,4 milliard de dollars par an à l’économie du pays.

L’aide humanitaire entravée

Et l’économie n’est pas le seul secteur afghan à pâtir de ces politiques rétrogrades. Si le tremblement de terre dans la province de Kounar, à la frontière pakistanaise, a montré la capacité des autorités talibanes à coordonner des secours, d’autres décisions – comme l’interdiction faite aux employées afghanes de l’ONU d’accéder à leurs bureaux – continuent de paralyser l’aide humanitaire. « Cette sérieuse restriction réduit la capacité de l’ONU à aider le peuple afghan au moment où il en a le plus besoin », a dénoncé Mme Otunbayeva.

Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU, publié en début de mois, confirme cette dérive : 1,6 million d’Afghans sont rentrés de force ou par nécessité depuis janvier, saturant des capacités d’accueil déjà inexistantes. Plus de neuf millions de personnes sont aujourd’hui confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont 1,6 million sont au bord de la famine. Plus de 420 centres de santé ont fermé cet été, privant trois millions de personnes de soins.

Un père et son fils déblayent les décombres de leur maison après le séisme survenu dans la province de Kounar, en Afghanistan.

Répression et malnutrition

À cette crise humanitaire qui touche la moitié des habitants du pays, soit environ 22 millions de personnes, s’ajoute la répression implacable de la population par les talibans : 63 châtiments corporels recensés en trois mois, des manifestations paysannes réprimées dans le sang, et l’obligation pour les femmes de porter le voile intégral à Hérat. Au point que la Cour pénale internationale de La Haye est allée jusqu’à délivrer en juillet des mandats d’arrêt contre le chef des talibans et le président de leur Cour suprême pour crimes contre l’humanité liés à la persécution des femmes et des filles.

Dans ce tableau sombre, quelques notes apparaissent, dérisoires face à l’ampleur de la tragédie : la baisse des violences de grande ampleur depuis 2021, l’interdiction relative de la culture du pavot à opium, l’adoption d’une stratégie nationale de développement. 

Mais ces signaux sont aussitôt éclipsés par la réalité d’un pays qui, selon les mots de Mme Otunbayeva, fait face à une « tempête parfaite de crises » dont l’issue dépendra de la capacité des talibans à privilégier le pragmatisme plutôt que l’idéologie.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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