Cet avertissement de l’agence onusienne intervient alors que les femmes et les filles représentent plus de la moitié des personnes tuées et blessées et 60 % des personnes toujours portées disparues.
« Aujourd’hui, en plus de leur chagrin et de leurs pertes, les survivantes sont confrontées à de nouvelles menaces, notamment à un risque accru de violence et d’exploitation, et à un manque d’accès à l’aide et aux services », a déclaré depuis Kaboul, Susan Ferguson, représentante d’ONU Femmes en Afghanistan, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.
Lors d’une visite dans un village de la province de Kunar la semaine dernière, les équipes d’ONU femmes ont constaté le désarroi de ces femmes. De nombreuses familles vivent toujours dans des tentes ou à la belle étoile.
Combat quotidien dans un contexte culturel difficile
Les infrastructures sanitaires et d’approvisionnement en eau ont été détruites et il n’y a pas suffisamment de latrines pour les femmes et les filles dans les villages ou les quartiers informels.
« Dans la vie quotidienne, dans ce contexte culturel, ces femmes doivent déjà mener un combat difficile chaque jour pour survivre et subvenir aux besoins de leur famille. Aujourd’hui, dans le chaos et les perturbations qui ont suivi le tremblement de terre, ces femmes auront encore plus de mal à nourrir leurs enfants et à trouver un endroit sûr où se loger ».
Comme pour aggraver leur sort, l’aide humanitaire se heurte aux interdictions des autorités de facto. En raison de l’interdiction faite aux femmes de travailler pour des ONG et d’étudier à l’université, des restrictions de mobilité imposées par les autorités et de la discrimination systémique, il existe une grave pénurie de personnel de santé féminin dans tout l’Afghanistan.
Importance cruciale des femmes humanitaires
Dans ces conditions, de nombreuses femmes ont encore du mal à accéder à l’aide.
« Cela montre également l’importance cruciale des femmes humanitaires, qui peuvent informer les femmes de l’aide disponible et leur fournir des services, notamment en matière de santé mentale et de soutien psychosocial, d’une manière adaptée à leur culture », a ajouté Mme Ferguson.
Malgré ces restrictions, l’ONU rappelle l’importance des Afghanes qui travaillent sans relâche en première ligne après le séisme qui a frappé ce pays d’Asie centrale. Par exemple, avec le soutien d’ONU Femmes et d’autres agences des Nations Unies, les femmes représentent 40 % de toutes les équipes d’évaluation conjointes qui ont désormais atteint 134 des 411 villages touchés.
Elles peuvent s’entretenir directement avec les femmes et les filles touchées et écouter leurs besoins en matière d’aide. « Une autre femme qui a rejoint ces équipes, là encore avec le soutien d’ONU Femmes, a déclaré qu’il n’existait aucun autre moyen pour les femmes de faire part de leurs besoins et de leurs préoccupations, car elles ne sont pas autorisées à parler aux hommes ».
Des femmes apprennent à lire et à écrire grâce à une initiative soutenue par ONU Femmes dans la province du Nuristan, dans l’est de l’Afghanistan.
Exclure de fait les femmes de la vie publique
Pour toutes les agences onusiennes, la dernière décision de Kaboul dans sa stratégie d’effacer les femmes de l’espace public compromet gravement la fourniture d’une aide humanitaire vitale et d’autres services essentiels aux femmes et aux filles touchées par le tremblement de terre.
« Sans les travailleuses humanitaires, nous ne serons tout simplement pas en mesure de répondre aux besoins des femmes et des filles dans les semaines et les mois à venir », a insisté Mme Ferguson.
De son côté, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) note que ces dernières mesures s’inscrivent dans une série de restrictions en vigueur en Afghanistan qui affectent la jouissance des droits des femmes et des filles, les excluant de fait de la vie publique et les confinant à leur domicile.
« Ces mesures sont illégales au regard du droit international des droits humains, car elles constituent une discrimination fondamentale à l’égard des femmes au sens de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes », a fustigé le porte-parole du HCDH, Jeremy Laurence, réitérant l’appel de l’ONU en faveur de « la levée immédiate des restrictions afin que l’aide humanitaire et les services essentiels puissent être fournis au peuple afghan ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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