« Ce ne sont pas que des victoires isolées. Ce sont des signes qu’une dynamique se crée ». En ouvrant, lundi, le segment ministériel du forum politique de haut niveau sur le développement durable, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a dressé un constat contrasté : des avancées récentes encourageantes, mais un immense travail à accomplir pour honorer les promesses de l’Agenda 2030, ce plan mondial adopté en 2015 par les États membres dans le but d’éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir une vie digne pour tous.
Ces progrès sont trop lents pour près de la moitié des cibles
Une décennie plus tard, les chiffres concernant ce programme ambitieux, qui repose sur 17 objectifs de développement durable (ODD) devant être atteints d’ici 2030, sont préoccupants : seuls 35 % des cibles sont en bonne voie.
« Ces progrès sont trop lents pour près de la moitié des cibles », a alerté M. Guterres, « et c’est un recul qui est enregistré pour 18 % d’entre elles ».
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’adresse au segment ministériel du forum politique de haut niveau pour le développement durable.
Un monde de plus en plus instable
Le forum, qui se déroule tient au siège de l’ONU à New York, du 14 au 23 juillet, sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC), l’un des principaux organes de l’organisation, se penche cette année sur cinq objectifs prioritaires : la santé (ODD 3), l’égalité entre les sexes (ODD 5), le travail décent (ODD 8), la vie aquatique (ODD 14) et les partenariats pour le développement durable (ODD 17). Tous ont été décrits comme essentiels et interconnectés, au cœur d’un engagement global que le Secrétaire général a défendu avec vigueur : « Les objectifs de développement durable ne sont pas qu’un idéal. Ils véhiculent tout un projet ».
Les objectifs de développement durable ne sont pas qu’un idéal
Mais ce projet se heurte aujourd’hui à un monde bouleversé. « L’économie mondiale ralentit. Les tensions commerciales s’accentuent. Les inégalités augmentent. Les budgets consacrés à l’aide sont amputés alors que les dépenses militaires explosent. Et, comme jamais, la défiance, les divisions et les conflits ouverts mettent le système international de règlement des problèmes à rude épreuve », a souligné M. Guterres.
La guerre au Soudan, les tensions au Moyen-Orient, l’occupation prolongée de territoires palestiniens et la guerre en Ukraine éloignent encore un peu plus la perspective d’un développement durable global. M. Guterres a notamment condamné « un acte atroce et inhumain » commis à Gaza « contre des personnes cherchant l’aide de l’ONU pour leurs familles ».
Redonner souffle au multilatéralisme
Malgré ce climat d’urgence, les discours d’ouverture ont voulu croire en un possible sursaut. « Nous devons prouver la pertinence des Nations Unies par des résultats concrets », a lancé Bob Rae, président de l’ECOSOC, tout en saluant les avancées de ces derniers mois : l’adoption de l’accord sur les pandémies à Genève, les engagements pris à Nice pour l’océan, ou encore le « tournant » acté à Séville en matière de financement du développement.
L’« Engagement de Séville » adopté début juillet prévoit notamment une réforme de l’architecture financière internationale, le triplement des capacités de prêt des banques multilatérales de développement, et des mesures d’allègement de la dette. Autant d’initiatives censées faciliter l’accès des pays du Sud aux financements indispensables pour mettre en œuvre les ODD.
Dans ce contexte, le président de l’Assemblée générale, Philemon Yang, a exhorté les délégations à « soutenir l’adoption par consensus de la Déclaration ministérielle » du forum, insistant sur le rôle central de la solidarité et du savoir. « Seul un engagement politique fort, des ressources adéquates et une solidarité réelle permettront de combler le fossé entre ambitions et résultats ».
Une décennie de l’action, ou d’abandon ?
Les ODD forment un tout indivisible et interdépendant. Si les progrès sont notables – davantage de filles scolarisées, recul des mariages d’enfants, hausse de l’accès à la protection sociale –, la trajectoire actuelle reste largement insuffisante. « Tout le monde est gagnant lorsque nous appliquons notre énergie au développement », a plaidé António Guterres.
Dans les jours à venir, 37 États présenteront leur examen national volontaire (ENV), exercice de redevabilité devenu emblématique du forum, au moyen duquel les pays font le point sur leur mise en œuvre du développement durable. « Ce sont des actes de responsabilité, de véritables parcours d’introspection », a insisté le Secrétaire général, saluant une dynamique de partage et d’apprentissage mutuel.
À l’issue du forum, plus de 400 examens nationaux volontaires auront été présentés depuis 2016, preuve, pour les Nations Unies, que les solutions existent et peuvent être mises à l’échelle.
« Agissons avec détermination, justice et vision », a conclu M. Guterres, appelant à transformer ces prémices de transformation en « un puissant élan de progrès – qui bénéficie à tous les pays ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.