C’est un président ukrainien désabusé qui s’est exprimé à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, prompt à pointer du doigt l’inaction des institutions multilatérales face à l’agression de la Russie. 

Après trois ans et demi de conflit, seules les armes semblent désormais trouver grâce aux yeux de M. Zelensky. S’en procurer ou en produire en quantité suffisante pour repousser les assauts de Moscou est devenu la priorité absolue du leader ukrainien. « Même le fait d’appartenir à une alliance militaire qui existe depuis longtemps ne signifie pas automatiquement que vous êtes en sécurité », a-t-il averti, rappelant les récentes incursions de drones et avions russes en Pologne et en Estonie, deux autres pays européens qui, contrairement au sien, sont membres de l’OTAN.

Dans ce panorama darwinien, M. Zelensky a vanté la capacité de ses concitoyens à produire, avec des moyens limités, des nuées de drones maritimes capables de contraindre les navires de la flotte russe à se replier sur des bases reculées en mer Noire. Mais, a-t-il insisté, l’Ukraine n’a pas choisi cette guerre : elle exhorte davantage de pays à se joindre à la coalition pro-ukrainienne et à cesser tout commerce avec la Russie.

Trump brouille les cartes

Son appel faisait écho aux propos tenus la veille par le président américain, qui depuis la même estrade, avait tancé les pays européens pour leur dépendance vis-à-vis du pétrole russe. Du jamais vu, selon Donald Trump, qui résumait la contradiction en ces termes : « Ils financent la guerre contre eux-mêmes ». 

M. Trump ne s’est pourtant pas trompé d’ennemi. Après avoir ironisé sur la performance, selon lui médiocre, de l’armée russe, dont la plupart des observateurs avaient pronostiqué la victoire éclair en Ukraine, le président américain a menacé la Russie de sanctions douanières. Un changement de ton notable, après le rapprochement opéré ces derniers mois entre Washington et Moscou, à l’image de la rencontre de M. Trump, le 15 août en Alaska, avec son homologue russe, Vladimir Poutine. 

Mais la véritable surprise est venue d’un post sur le réseau social X quelques heures plus tard. Jusqu’ici, le président américain insistait sur le fait que l’Ukraine devrait faire des concessions territoriales à la Russie pour conclure un accord de paix. Lundi soir, M. Trump a estimé que Kiev, avec le soutien de l’Europe, était désormais « en mesure de se battre et de reconquérir toute l’Ukraine dans sa forme originelle ». Un revirement spectaculaire, résumé mercredi avec euphémisme par Volodymyr Zelensky : « Nous avons eu une bonne réunion avec le président Trump ». 

© UNICEF/Oleksii Filippov

Les pompiers tentent d’éteindre un incendie dans un immeuble résidentiel à Kiev, après une frappe russe, le 28 août.

Appel à la responsabilité pénale russe

De son côté, le président estonien, dont le pays accuse la Russie d’avoir violé son espace aérien, le 19 septembre, a replacé le conflit urkianien dans son cadre juridique. « La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine constitue l’une des violations les plus graves du droit international et de la Charte des Nations unies depuis son adoption », a estimé Alar Karis. 

Depuis le début du conflit actuel, en février 2022, M. Karis a rappelé que la Mission de surveillance des droits humains de l’ONU avait documenté la mort d’au moins 14.000 civils, dont près de 1.000 enfants, auxquels s’ajoutent 35.000 blessés. « Nous plaidons aussi pour que la Russie soit tenue responsable de tous ses crimes », a-t-il poursuivi, y compris le crime d’agression.

Tallinn, qui a demandé des consultations avec ses alliés de l’OTAN suite à l’incursion russe, voit dans les provocations du pays une menace directe à la frontière orientale de l’Union européenne. Un constat que partage son homologue polonais, Karol Nawrocki, dont le pays accuse également Moscou d’avoir pénétré sur son territoire en début de mois, cette fois-ci au moyen d’une vingtaine de drones militaires. 

M. Nawrocki a exhorté à ne pas céder face à la Russie dans d’éventuelles négociations de paix. S’alignant sur la nouvelle position de M. Trump, il a prévenu : « Quand Moscou parle de paix, cela signifie en réalité capitulation ». Pour Varsovie, autrement dit, aucune discussion ne doit récompenser l’agresseur.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.