L’économie de Gaza s’est effondrée en 2024, avec un PIB en baisse de 83 % à 362 millions de dollars et des pertes cumulées sur la période 2023–2024 atteignant 87 %, a indiqué la CNUCED dans ce rapport.

Pour l’ensemble des territoires palestiniens, le PIB est retombé à son niveau de 2010.

A Gaza, le PIB par habitant a été ramené en raison de la guerre à 161 dollars, l’un des plus bas au monde. L’inflation a grimpé à 238 %, le chômage a atteint 80 % et les 2,3 millions d’habitants de l’enclave sont passés sous le seuil de pauvreté.

« Les opérations militaires postérieures à octobre 2023 ont détruit les fondations économiques de Gaza, précipitant le territoire d’une situation de sous-développement à celle d’une ruine totale ».

Effondrement budgétaire et dette en hausse

Les infrastructures ont été détruites et la population a été déplacée. Les perturbations dans le système éducatif et dans les prestations vont avoir des effets à long terme, estime l’agence onusienne.

Selon les estimations de l’ONU, la crise a effacé 69 ans de développement humain. Il s’agit de la crise la plus grave jamais enregistrée selon les données du Programme sur les conflits d’Uppsala (Suède).

En Cisjordanie, le PIB a aussi subi les conséquences des violences israéliennes. Il a reculé de 17% et celui par habitant a diminué de 18,8%.

La situation budgétaire s’est nettement détériorée après octobre 2023, faisant de 2024 l’une des années les plus difficiles pour le gouvernement palestinien. Entre janvier 2019 et avril 2025, les retenues fiscales cumulées et les recettes non transférées se sont élevées à environ 1,76 milliard de dollars – soit 12,8 % du PIB en 2024 et 44 % du total des recettes nettes.

Des décennies nécessaires pour reconstruire Gaza

Fin 2024, la dette publique avait augmenté de 11,2 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars. Le gouvernement a également cumulé 1,38 milliard de dollars supplémentaires d’arriérés, portant leur total à 4,25 milliards de dollars.

Même dans les scénarios optimistes d’une croissance à deux chiffres soutenue par une aide étrangère considérable, Gaza mettrait des décennies à retrouver ses conditions d’avant octobre 2023, alerte la CNUCED.

L’agence onusienne estime les besoins de reconstruction à plus de 70 milliards de dollars. Elle appelle à un cessez-le-feu durable, à un accès humanitaire d’urgence et à un financement international soutenu pour stabiliser les finances publiques et reconstruire la base productive dévastée de l’enclave.

Les femmes, « dernière ligne de défense » 

Dans ce marasme socio-économique, les femmes de Gaza assurent la survie de leurs familles « avec pour seules armes leur courage et leurs mains épuisées », alors que les violences se poursuivent et que les produits de première nécessité restent rares, a averti pour sa part ONU Femmes.

Sofia Calltorp, responsable de l’action humanitaire à l’agence, qui vient de rentrer d’une visite dans l’enclave la semaine dernière, a déclaré que les femmes lui avaient répété à plusieurs reprises « qu’il y avait peut-être un cessez-le-feu, mais que la guerre n’était pas terminée ». « Les attaques sont moins nombreuses, mais les meurtres continuent », a-t-elle ajouté.

Pendant son visite qui a couvert toute la longueur de la bande de Gaza, « de Jabalia au nord à Al-Mawasi au sud », Mme Calltorp a constaté qu’« être une femme à Gaza aujourd’hui signifie faire face à la faim et à la peur, absorber les traumatismes et le chagrin, et protéger ses enfants des tirs et des nuits froides ».

« Cela signifie être la dernière ligne de protection dans un endroit où la sécurité n’existe plus », a-t-elle insisté.

À Gaza, des femmes reçoivent de l’aide d’organisations internationales, notamment de l’ONU.

Des femmes déplacées jusqu’à 35 fois

Selon l’ONU, plus de 57.000 femmes à Gaza sont désormais cheffes de famille et se retrouvent seules pour lutter dans des conditions extrêmement difficiles. La responsable de l’ONU Femmes a ainsi raconté l’histoire d’une femme qu’elle a rencontrée et dont la maison a été détruite.

« Chaque matin, elle retourne dans les décombres pour ramasser du bois, brûlant les portes qui abritaient autrefois sa famille juste pour préparer le petit-déjeuner de ses enfants ».

Un mois et demi après le cessez-le-feu, la nourriture est toujours rare et quatre fois plus chère qu’avant la guerre. À titre d’exemple, un œuf coûte 2 dollars sur le marché de Gaza, ce qui est « hors de portée pour les femmes sans revenu », a-t-elle déclaré.

Les femmes avec lesquelles elle s’est entretenue ont été déplacées « d’innombrables fois », a-t-elle affirmé – jusqu’à 35 fois depuis le début de la guerre en octobre 2023 dans un cas.

« Chaque déménagement implique de rassembler le peu qu’elles possèdent, de porter leurs enfants, leurs parents âgés, et de choisir entre un endroit dangereux et un autre », a expliqué Mme Calltorp. « Aucune femme ni aucune fille ne devrait avoir à se battre aussi durement pour survivre ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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