« Rappelons que le volume d’aide et de marchandises pouvant entrer à Gaza reste bien inférieur aux besoins vitaux d’une population affamée », a martelé Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, devant un parterre de journalistes à New York.
La veille, les équipes humanitaires de l’organisation avaient pourtant été en mesure de récupérer vivres et carburant aux points de passage israéliens de Kerem Shalom et de Zikim. Sur une quinzaine d’opérations coordonnées avec les autorités de Tel Aviv, plus de la moitié ont ainsi été menées à bien – les autres ont été annulées ou retardées par l’armée du pays.
Parallèlement, l’entrée de marchandises dans l’enclave palestinienne, en quantité certes très insuffisante, a toutefois permis de faire baisser les prix sur les marchés. Le sac de sucre est notamment passé de 175 à 12 dollars. Mais la pénurie de liquidités empêche toujours les familles palestiniennes d’acheter nourriture, eau ou médicaments.
L’immense majorité des stocks de nourriture, de médicaments, d’abris et de produits d’hygiène en possession de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, reste en outre bloquée par les autorités israéliennes à l’extérieur de Gaza, un blocus humanitaire qui dure depuis plus de cinq mois.
« Une guerre contre les enfants »
Les enfants sont les premiers touchés, à l’instar des clichés insoutenables de jeunes Palestiniens aux corps faméliques qui circulent abondamment dans les médias depuis plusieurs semaines. Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA, parle sur X d’une « guerre contre les enfants et l’enfance » : au moins une centaine d’entre eux sont morts de faim depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023, selon l’organisation Save the Children.
L’Unicef rapporte que plus de 40.000 enfants ont été tués ou blessés par les bombardements israéliens, 17 000 sont non accompagnés ou séparés de leur famille et un million sont profondément traumatisés et déscolarisés. « Personne ne devrait rester silencieux lorsque des enfants meurent ou sont brutalement privés d’avenir, où qu’ils se trouvent », s’indigne M. Lazzarini.
Des hôpitaux saturés, un personnel épuisé
Dans les centres de santé, l’agonie se mesure en pourcentage de lits saturés. À l’hôpital pour enfants Rantissi, l’un des cinq centres de stabilisation nutritionnelle de Gaza, une formation de remise à niveau a été dispensée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour améliorer la prise en charge de la malnutrition. Depuis janvier, plus de 340 enfants y ont été admis, dont une cinquantaine sont morts, presque tous âgés de moins de cinq ans.
Les données recueillies en juillet auprès de 900 ménages par l’ONU et ses partenaires témoignent d’un traumatisme permanent : anxiété, dépression, promiscuité dangereuse dans des abris précaires, absence d’intimité pour les femmes et les enfants. Les soignants eux-mêmes, épuisés et traumatisés, doivent recevoir un soutien psychologique pour continuer à exercer.
Manque d’eau et d’abris
À la menace de la faim s’ajoute celle de l’insalubrité. Dans le sud de Gaza, un oléoduc d’eau fourni par Israël est hors service depuis près d’une semaine, privant des milliers de personnes d’eau potable. Les stocks d’abris sont épuisés, et les tentes déjà usées ne résisteront ni à l’hiver, ni à la prochaine tempête.
« Un cessez-le-feu est indispensable pour atteindre tous ceux qui sont dans le besoin, parallèlement à un flux d’aide régulier et considérablement accru », a estimé Stéphane Dujarric. Un appel déjà maintes fois lancé par l’ONU et resté, jusqu’ici, sans réponse.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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