Depuis le 27 mai, une initiative conjointe des États-Unis et d’Israël — la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) — distribue de la nourriture dans l’enclave palestinienne sans passer par le système humanitaire onusien. Mais cette structure parallèle est au cœur des critiques. L’ONU et plusieurs ONG lui reprochent d’avoir mis en place des sites de distribution non sécurisés, exposant la population à des tirs et des bombardements.
Dans le même temps, Israël interdit toujours aux organisations humanitaires de procéder elles-mêmes à des distributions. Toutes les boulangeries soutenues par les Nations Unies demeurent ainsi fermées.
Une aide fragmentée, pillée en chemin
Depuis le 19 mai, date à laquelle l’entrée de l’aide a repris partiellement après 78 jours de blocus, près de 9.000 tonnes de farine de blé ont pu être acheminées. Un chiffre en trompe-l’œil. Car la plupart de ces vivres n’atteignent jamais leur destination finale.
« L’essentiel des provisions ont été déchargées en cours de route par des personnes ayant désespérément besoin d’une aide humanitaire et, dans certains cas, par des criminels armés », signale le bureau onusien des affaires humanitaires. Faute d’escorte sécurisée et de coordination suffisante, les convois deviennent la proie d’une population affamée ou d’hommes en armes.
Les chiffres sont éloquents. Le 22 juin, les partenaires de l’ONU ne comptabilisaient plus que 200.000 repas distribués quotidiennement dans 45 cuisines collectives — contre plus d’un million à la fin avril. Soit une baisse de 80 % en moins de deux mois.
Meurtres aux portes de l’aide
La violence qui entoure l’acheminement de l’aide ne cesse de s’aggraver. Des attaques sont régulièrement signalées le long des routes empruntées par les convois ou à l’approche des centres de distribution.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains, les tirs et frappes de l’armée israélienne à proximité des sites mis en place par la Fondation humanitaire de Gaza auraient causé la mort de plus de 400 personnes au cours des dernières semaines.
Pour de nombreux habitants, tenter d’atteindre un sac de farine ou une ration chaude revient à risquer sa vie.
L’hôpital Al-Najjar de Rafah est en ruines.
Une flambée des cas de malnutrition infantile
Dans les hôpitaux encore fonctionnels, les admissions d’enfants pour malnutrition aiguë ne cessent d’augmenter. Depuis janvier, plus de 18.700 enfants ont été pris en charge pour des cas modérés ou sévères. Cela représente déjà 30 % des 60.000 cas estimés pour l’ensemble de l’année 2025.
Rien que durant les deux premières semaines de juin, 1.648 nouveaux cas ont été recensés. Parmi eux, 17 enfants, trop faibles pour s’alimenter, ont dû être admis dans des unités de stabilisation. La malnutrition infantile devient ainsi l’un des symptômes les plus criants de l’effondrement du système humanitaire.
Les femmes enceintes et allaitantes ne sont pas épargnées. Plus de 9.500 d’entre elles ont été examinées ces dernières semaines, mais à peine 200 ont pu être intégrées aux programmes d’alimentation complémentaire.
Des programmes entravés, des stocks à bout
« Bien que des fournitures limitées entrent, les restrictions actuelles sur l’entrée de l’aide continuent de limiter considérablement la disponibilité des fournitures nécessaires à la mise en œuvre des programmes de nutrition à l’échelle requise », déplore le bureau des affaires humanitaires. Les produits destinés à la protection de l’enfance, notamment les laits thérapeutiques ou les compléments nutritionnels, sont en nombre dramatiquement insuffisant.
Pour enrayer la spirale de la faim et éviter de nouveaux drames, l’ONU réclame des livraisons « régulières, fréquentes et à grande échelle » via les points de passage, afin de stabiliser les prix, sécuriser les distributions et restaurer une part de confiance entre les communautés.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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