Les faits se sont produits à proximité d’un site de ravitaillement non-onusien, géré par des prestataires soutenus par les États-Unis et Israël. Selon le bureau des droits humains des Nations Unies, les victimes ont été abattues alors qu’elles tentaient d’accéder à de la nourriture. 

Le point de distribution en question avait été établi à l’extérieur de la ville de Rafah, sous la responsabilité de la « Fondation humanitaire de Gaza », une organisation créée en début d’année à Genève, et de Safe Research Solutions, une société américaine de sécurité mandatée par Israël.

Ces décès s’ajoutent à ceux rapportés depuis le début des opérations d’aide de la Fondation, auxquelles les Nations Unies ne sont pas associées. La semaine dernière, au moins 19 Palestiniens auraient ainsi péri et 80 autres auraient été blessés dans des attaques similaires.

Un incident « inacceptable », selon le chef de l’ONU

Le Secrétaire général de l’organisation, António Guterres, a réagi lundi à cet incident avec gravité. « Je suis consterné », a-t-il indiqué dans une déclaration. « Il est inacceptable que des Palestiniens risquent leur vie pour de la nourriture ».

M. Guterres a appelé à une « enquête immédiate et indépendante », exigeant que les auteurs soient « tenus pour responsables ». Il a également rappelé qu’« Israël a l’obligation claire, en vertu du droit international humanitaire, d’accepter et de faciliter l’aide humanitaire ». 

Un aide onusienne au compte-gouttes

La réouverture, le mois dernier, du point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, après près de trois mois de blocus humanitaire total, a permis à plusieurs centaines de camions de l’ONU transportant de la nourriture et autres produits essentiels d’entrer dans Gaza. Mais le flux d’aide autorisé par l’armée israélienne reste largement insuffisant pour subvenir aux besoins des deux millions de résidents de l’enclave palestinienne, que le porte-parole du bureau onusien des opérations humanitaires a officiellement qualifié, vendredi dernier, d’« endroit le plus affamé de la planète ». 

Pour le Secrétaire général, « l’acheminement sans entrave d’une aide d’ampleur pour répondre aux besoins considérables de Gaza doit être rétabli immédiatement », et « l’ONU doit être autorisée à travailler en toute sécurité, dans le plein respect des principes humanitaires ».

Mourir de faim ou en allant chercher à manger

Le bureau des droits humains de l’ONU pour le territoire palestinien occupé dénonce de son côté le « mécanisme d’aide humanitaire militarisé » mis en place par Israël. Un dispositif qui, selon lui, viole les normes internationales, met en péril la vie des civils et alimente l’effondrement humanitaire de Gaza.

« Les attaques contre les cuisines communautaires, ainsi que la prise pour cible illégale des civils, y compris des forces de police, ont entraîné une rupture de l’ordre civil et forcent les Palestiniens à faire le choix difficile de mourir de faim ou de risquer d’être tués en essayant d’accéder à la maigre nourriture mise à disposition », déplore le bureau onusien.

Il va même plus loin : « La militarisation de l’alimentation des civils et la restriction ou l’empêchement de leur accès à d’autres services vitaux constituent un crime de guerre et peuvent constituer des éléments d’autres crimes internationaux, y compris le génocide ».

Un système humiliant dénoncé par l’UNRWA

Même constat du côté de l’UNRWA, l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens. Son directeur, Philippe Lazzarini, parle d’un dispositif d’aide transformé en « piège mortel ».

M. Lazzarini fustige le fait que le centre de distribution de Rafah ait été établi bien en dehors de la ville, forçant ainsi « des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher des dizaines de kilomètres jusqu’à une zone presque pulvérisée par les bombardements de l’armée israélienne ». Et de marteler sur X : « Les livraisons et la distribution de l’aide doivent se faire à grande échelle et en toute sécurité ». Avant de conclure : « Dans la bande de Gaza, cela ne peut se faire que par l’intermédiaire des Nations Unies, notamment l’UNRWA ».

Déni israélien et communication divergente

Face aux accusations, l’armée israélienne a rejeté les faits en bloc. « Les conclusions d’une première enquête indiquent que les forces de défense israéliennes n’ont pas tiré sur des civils qui se trouvaient à l’intérieur ou à proximité des centres de distribution d’aide », affirme-t-elle dans un communiqué. « Les rapports en ce sens sont faux », insiste encore l’armée, dans une version relayée par les médias.

De son côté, la Fondation humanitaire de Gaza nie toute responsabilité. L’organisation affirme avoir distribué « des milliers de boîtes d’aide » à Rafah « sans incident », assurant que vingt camions de vivres ont pu être acheminés durant les deux premières heures d’ouverture du site lundi matin.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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