Anwar colle les affiches sur les murs éventrés des boutiques, les distribue aux passants, questionne les vendeurs ambulants, les infirmiers des hôpitaux de fortune. 

« Je supplie Dieu de m’aider à le retrouver », confie la jeune femme de 22 ans, la voix fatiguée mais résolue.

Une affiche montrant la photo de Hadi Hawas, un enfant autiste disparu à Gaza.

Hadi a disparu dans le quartier de Zeitoun, dans la périphérie de la ville de Gaza, après avoir quitté le domicile familial. Depuis, aucune trace. 

Dans l’enclave palestinienne, où les bombardements israéliens ont rasé des quartiers entiers, où les réseaux de télécommunication sont intermittents et les institutions exsangues, retrouver un enfant vulnérable tient de l’impossible. 

Faute de dispositif officiel de recherche, Anwar en est réduite à multiplier les démarches, à pied, de bouche à oreille, papier à la main.

« Nous sommes contraints d’utiliser des méthodes traditionnelles, comme distribuer des tracts, d’autant plus que l’Internet et les communications sont coupés. La situation est extrêmement difficile », dit-elle.

Anwar n’est pas seule. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023, plus de 11.000 personnes sont portées disparues dans la bande de Gaza, selon le bureau central palestinien des statistiques. La majorité d’entre elles sont des femmes et des enfants. Leurs familles errent dans les décombres, sans certitude : ont-ils été tués et ensevelis sous les gravats ? Arrêtés ? Enterrés sans identité ? Ou bien ont-ils disparu sans laisser de trace ?

Récemment, des dizaines de Palestiniens auraient également disparu en tentant de rejoindre des centres de distribution d’aide. Certains corps, retrouvés lors d’opérations militaires, n’ont jamais été identifiés ni inscrits sur les registres officiels des victimes. 

Anwar Hawas, 22 ans, part chaque matin à la recherche de son frère, Hadi, 17 ans, disparu il y a plusieurs semaines.

Face à ce vide, des initiatives locales émergent. Ghazi al-Majdalawi, un jeune Gazaoui, a lancé une plateforme en ligne pour tenter de recenser les disparus. Avec une équipe de bénévoles, il recueille les témoignages et saisit les données. 

« L’occupation empêche l’entrée de matériel nécessaire aux tests ADN, ce qui complique l’identification des corps retrouvés. Il y a des centaines, voire des milliers de morts non identifiés », explique-t-il.

Les organisations de défense des droits humains tentent elles aussi de suivre les cas. Mustafa Ibrahim, président de l’association Addameer, indique que son équipe a pu retrouver la trace de 600 personnes sur environ 1.000 cas examinés. « Environ 420 cas restent non résolus. Certains ont disparu de manière forcée et aucune information n’existe à leur sujet », précise-t-il.

Dans ce paysage d’incertitudes, les familles comme celle d’Anwar poursuivent leur quête, sans repos. Chaque rue parcourue est une prière silencieuse, chaque affiche collée un acte de résistance contre l’oubli.

« Je ne rentrerai pas sans lui », dit-elle, en reprenant sa marche.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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