« Les conflits n’ont jamais été aussi nombreux depuis la création de l’ONU », a constaté le Secrétaire général, António Guterres, à l’ouverture du sommet. Un avertissement solennel soulignant le besoin croissant du maintien de la paix, au moment même où son utilité est, plus que jamais, remise en cause. 

© Bundeswehr/Jana Neumann

Ouverture de la réunion ministérielle biennale sur les opérations de maintien de la paix, à Berlin.

Organisée sous l’égide de l’Allemagne, cette conférence de haut niveau réunit pendant deux jours les ministres des affaires étrangères et de la défense de plusieurs dizaines d’États membres, autour d’un objectif commun : adapter les opérations de paix aux réalités d’un monde fragmenté, où les mandats se multiplient et où les moyens stagnent, voire déclinent.

Le multilatéralisme à l’épreuve du terrain

Dans son discours d’ouverture, a fait l’éloge de l’universalité du maintien de la paix onusien. « Les soldats de la paix viennent des quatre coins du monde. Mais ils se mobilisent autour d’un engagement commun : celui de promouvoir la paix », a-t-il dit, saluant leur rôle dans la protection des civils, l’appui aux processus électoraux ou encore la mise en œuvre des cessez-le-feu.

À l’heure où les missions déployées au Liban, en République centrafricaine ou en République démocratique du Congo sont confrontées à une hostilité locale croissante et à des menaces asymétriques, le chef de l’ONU insiste sur la nécessité d’une modernisation en profondeur. « Nous devons aux soldats de la paix – et aux populations qu’ils protègent – de renforcer les moyens dont ils disposent pour faire advenir la paix », a-t-il affirmé, après avoir invité l’assemblée à observer une minute de silence en hommage aux 4.400 Casques bleus morts en mission depuis la création des Nations Unies.

Une refonte stratégique autour de trois priorités

Face aux défis budgétaires, aux tensions géopolitiques et à la complexification des conflits, le Secrétaire général a articulé son intervention autour de trois priorités.

D’abord, « concevoir des opérations de maintien de la paix qui soient parées pour l’avenir ». Il s’agit d’entreprendre une revue des opérations de paix pour évaluer leur pertinence, leur souplesse et leur résilience. « Il existe des cas limites où la paix est très fragile ou inexistante », a-t-il reconnu, citant notamment l’exemple du Liban, où la FINUL adapte son mandat pour préserver l’accès humanitaire dans le sud du pays et la paix le long de la Ligne bleue, à la frontière avec Israël.

M. Guterres a ensuite appelé à une plus grande flexibilité dans l’utilisation des ressources financières et humaines. « Nous devons impérativement être capables d’utiliser les ressources de plus en plus limitées dont nous disposons », a-t-il dit. Cela passe selon lui par un assouplissement des procédures, une hiérarchisation plus réaliste des priorités, et des stratégies de sortie intégrées dès la conception des mandats.

Enfin, le Secrétaire général a insisté sur l’impératif d’un soutien politique fort. « Sans solution politique, les opérations de paix sont vouées à l’échec », a-t-il prévenu. Pour avancer, il faut « un soutien politique unifié de la part des États Membres, un leadership fort, des troupes bien préparées, du matériel et des technologies ».

Des soldats de la paix de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) nettoient les débris d’un récent bombardement entre Meiss el Jabal et Tebnin.

Le maintien de la paix sous pression financière

Symbole des contradictions du système multilatéral actuel, les opérations de maintien de la paix – qui mobilisent moins de 0,5 % des dépenses militaires mondiales – peinent à faire face à leurs engagements financiers. « Les opérations de maintien de la paix sont soumises à de sérieux problèmes de liquidités », a déploré M. Guterres, exhortant les États membres à respecter leurs obligations budgétaires « intégralement et dans les temps ».

Cette crise financière s’ajoute à une série d’interrogations de fond sur la nature même du maintien de la paix. Le sommet de Berlin intervient dans un contexte de fragmentation des mandats, d’usure des consensus au Conseil de sécurité, et de remise en question croissante de l’utilité de certaines missions prolongées.

Mais António Guterres veut croire que cette séquence peut être l’occasion d’un sursaut. « Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de l’ONU. Et l’ONU a besoin que les opérations de maintien de la paix disposent de tous les moyens nécessaires pour faire face aux réalités d’aujourd’hui et relever les défis de demain ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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