À Belém, la COP30 s’est ouverte lundi sur un message sans détour : l’ère des demi-mesures est révolue. Le changement climatique est désormais une réalité tangible Il bouleverse des vies, fragilise les économies et met à rude épreuve les sociétés les plus vulnérables. Mais les solutions existent : l’énergie propre progresse, la résilience sauve des vies, et la coopération internationale peut encore infléchir la trajectoire du réchauffement.

« C’est le moment d’associer l’urgence à l’opportunité », a déclaré le président brésilien, appelant à « une défaite décisive du déni climatique » et à des mesures plus rapides pour maintenir l’objectif de 1,5 °C en vie.

À l’ouverture des négociations de ce sommet annuel de deux semaines, organisé cette année à l’embouchure de l’Amazone, le chef des questions climatiques à l’ONU, Simon Stiell, a exhorté les délégués à transformer les promesses en actes : « Votre rôle ici n’est pas de vous battre les uns contre les autres, mais de combattre ensemble cette crise climatique. C’est l’histoire de croissance du XXIe siècle : la transformation économique de notre époque ».

Le seuil de 1,5 °C en passe d’être franchi

Selon les scientifiques, la planète est sur le point de dépasser temporairement le seuil de réchauffement de 1,5 °C, fixé en 2015 par l’Accord de Paris sur le climat comme limite à ne pas franchir pour éviter les pires conséquences du dérèglement climatique. Si ce palier symbolique semble désormais inévitable, l’objectif reste de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre afin de ramener la température mondiale sous ce seuil dès que possible.

C’est dans ce contexte critique que s’ouvre la conférence de Belém, au moment où les catastrophes climatiques s’intensifient sur tous les continents et où, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il existe une probabilité de 70 % que la moyenne sur cinq ans (2025-2029) du réchauffement global dépasse 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.

Un optimisme prudent

Un sentiment d’espoir mesuré a toutefois marqué cette première journée. Les annonces de nouveaux plans nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre portent désormais à 113 le nombre de pays engagés à limiter le réchauffement, représentant près de 70 % des émissions mondiales – un progrès tangible, mais encore insuffisant.

D’après une évaluation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ces plans pourraient réduire les émissions de 12 % d’ici 2035. Des avancées, certes, note Simon Stiell, mais encore loin de garantir la cible de 1,5 °C. Le défi est désormais d’adapter la vitesse de l’action à celle de la crise.

« Aucun pays ne peut agir seul »

Dans son discours d’ouverture, M. Stiell a souligné que « les engagements pris au fil des COP commencent à produire des effets : la courbe mondiale des émissions amorce enfin un recul ». Il a salué Belém, « à l’embouchure du puissant fleuve Amazone », comme symbole d’un effort collectif : « L’Amazone n’est pas un seul fleuve, mais un vaste système alimenté par plus d’un millier d’affluents. De la même manière, la mise en œuvre des décisions des COP doit s’appuyer sur de multiples courants de coopération internationale ».

Le responsable onusien a averti qu’« aucun plan national ne peut résoudre seul ce problème » et que « nul pays ne peut supporter le choc économique de catastrophes qui amputent le PIB de plusieurs points ». Il a jugé « impardonnable » que des phénomènes extrêmes continuent de tuer alors que les solutions existent.

Parmi les priorités, il a cité : une transition juste et ordonnée hors des énergies fossiles, le triplement des capacités renouvelables, le doublement de l’efficacité énergétique, la mobilisation annuelle de 1,3 billion de dollars pour les pays du Sud, et l’adoption d’un cadre mondial d’indicateurs d’adaptation.

« La COP de la vérité »

Dans un discours très attendu, le président Lula a mis en garde : « Nous allons dans la bonne direction, mais à la mauvaise vitesse. Franchir la limite de 1,5 °C est un risque que nous ne pouvons pas prendre ».

Citant l’ouragan Melissa dans les Caraïbes et une tornade dans l’État brésilien de Paraná, il a proclamé l’évènement de « COP de la vérité », dénonçant les forces du déni et de la désinformation : « Les obscurantistes rejettent non seulement les preuves scientifiques, mais aussi les progrès du multilatéralisme. Ils contrôlent les algorithmes, sèment la haine, propagent la peur et attaquent les institutions, la science et les universités. Il est temps d’infliger une nouvelle défaite aux négationnistes ».

Sans l’Accord de Paris, a-t-il rappelé, « le monde se dirigerait vers un réchauffement catastrophique de près de 5 °C d’ici la fin du siècle ».

En fini avec les énergies fossiles

Le président brésilien a plaidé pour « une feuille de route permettant à l’humanité de surmonter, de manière juste et planifiée, sa dépendance aux combustibles fossiles, d’inverser la déforestation et de mobiliser les ressources nécessaires ».

Pour soutenir cette vision, il a annoncé la création d’un fonds destiné à appuyer les transitions énergétiques des pays en développement, financé par les recettes de l’exploitation pétrolière.

La tenue d’un sommet de dirigeants mondiaux, les 6 et 7 novembre à Belém, a déjà permis de mobiliser 5,5 milliards de dollars pour un nouveau mécanisme : le Tropical Forests Forever Facility, un fonds conçu pour récompenser les pays qui protègent leurs forêts tropicales. Parmi les autres engagements collectifs, la reconnaissance des droits fonciers autochtones, le quadruplement de la production de carburants durables, et la connexion entre action climatique, lutte contre la faim, la pauvreté et le racisme environnemental.

Installer la COP30 « au cœur de l’Amazonie » fut, selon Lula, « une tâche difficile mais nécessaire », offrant au monde une vision directe de ce biome essentiel, qui abrite plus de 50 millions de personnes et 400 peuples autochtones. « Que la sérénité de la forêt inspire la clarté de pensée nécessaire pour voir ce qu’il faut accomplir », a-t-il conclu.

La science à l’honneur

Le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a ouvert officiellement la conférence après une performance musicale du peuple autochtone Guajajara.

Il a appelé à faire de cette édition « la COP de la mise en œuvre, de l’adaptation et de l’intégration économique des politiques climatiques – et surtout, la COP qui écoute et croit en la science ».

Le président de la conférence a terminé en saluant « le rôle crucial des peuples autochtones, gardiens de l’Amazonie, aujourd’hui au centre de l’attention du monde ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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