En présentant les conclusions du deuxième rapport périodique d’Haïti présenté le 3 juillet dernier, le Comité des droits de l’homme s’est dit profondément préoccupé par les violences sexuelles subies par les femmes et les enfants. Les experts fustigent « les viols collectifs et la prostitution forcée », qui sont utilisés à grande échelle par les gangs pour répandre la peur et punir la population ».

« Dans les zones contrôlées par les gangs, les femmes et les filles courent le risque d’être violées collectivement par des membres de gangs armés en plein jour ».

Risques de représailles et impunité

À la lumière d’un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti sur les violences sexuelles à Port-au-Prince, le Comité est préoccupé aussi par l’impunité largement répandue pour les violences sexuelles et le faible taux de signalements de telles violences.

Le Comité souligne notamment les risques de représailles, de stigmatisation et de marginalisation des victimes, de l’insuffisance des soins de santé, des services psychosociaux pour les victimes et des services juridiques, et du manque de confiance dans le système judiciaire.

Le Comité appelle donc l’État Partie devrait intensifier ses efforts pour éliminer la violence à l’égard des femmes, notamment lutter contre l’impunité pour les violences sexuelles des gangs et protéger les victimes.

Explosion des violences sexuelles dans les zones de déplacement

Les conclusions du Comité font écho à un rapport publié en mai dernier par ONU Femme. L’agence onusienne avait fait état d’une « nette augmentation » des violences sexuelles fondées sur le genre, notamment dans les sites de déplacement.

Selon ONU Femmes, les femmes sont les principales victimes de ces violences : viols, viols collectifs, enlèvements et meurtres. Elles sont particulièrement exposées lors d’incursions de gangs dans les quartiers résidentiels. Les filles, quant à elles, sont davantage vulnérables lorsqu’elles se trouvent dans la rue.

Sur un autre plan, le Comité exprime sa préoccupation face aux affrontements entre gangs, responsables de victimes collatérales parmi la population, ainsi que face au ciblage direct de celle-ci par les gangs et à l’incapacité de la Police Nationale d’Haïti à assurer sa protection.

Démanteler les gangs et les « brigades d’autodéfense »

En outre, les experts s’inquiètent des informations selon lesquelles la Police Nationale d’Haïti aurait un recours excessif ou disproportionné à la force léthale et que certaines autorités recourraient à des exécutions extrajudiciaires.

Il s’inquiète également des informations concernant des cas de lynchages, de lapidations, de mutilations et de brulures à vif par des soi-disant « brigades d’autodéfense ».

Le Comité note avec préoccupation que certains de ces meurtres auraient été encouragés, soutenus ou facilités par des membres de la Police Nationale d’Haïti, et que l’État Partie n’a pas fourni des précisions concernant d’éventuelles enquêtes, poursuites ou peines dans ce contexte.

Les experts demandent donc à Port-au-Prince de prendre des mesures pour démanteler les gangs et les « brigades d’autodéfense ». Il s’agit également de redoubler d’efforts pour prévenir et éliminer la corruption dans les institutions de l’État, l’une des causes profondes de l’insécurité et des violations des droits de l’homme.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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