Un mois après l’ouragan Melissa, le PAM concentre ses efforts sur la résilience

Melissa a durement affecté la Jamaïque, Cuba et Haïti, fin octobre, causant la mort de dizaines de personnes.

Le bilan matériel est également lourd en Jamaïque, estimé à plusieurs milliards de dollars, en raison des inondations et glissements de terrain qui ont détruit de nombreuses habitations. Après son passage, l’ouragan a provoqué une grande insécurité alimentaire et une épidémie de leptospirose, causant des décès supplémentaires.

Une aide alimentaire d’urgence

Au total, près de 2 500 tonnes de vivres et de fournitures essentielles ont été expédiées jusqu’à présent depuis le centre logistique régional du PAM dans les Caraïbes, situé à la Barbade, et depuis le dépôt de réponse humanitaire des Nations Unies (UNHRD) géré par le PAM au Panama.

Ces vivres ont pu être distribués à près de 110 000 personnes en Jamaïque, et à 340 000 personnes dans les provinces de Granma, Santiago de Cuba, Guantánamo et Holguín à Cuba.

En Haïti, c’est plus de 139 000 personnes qui ont reçu des rations alimentaires et des aides financières dans les zones où les marchés sont accessibles et fonctionnels. Ce chiffre inclut les personnes ayant reçu des paiements anticipés pour les aider à se préparer avant l’arrivée de l’ouragan.

L’assistance va continuer pendant des mois

L’assistance alimentaire se poursuit et s’intensifie afin d’atteindre jusqu’à 900 000 personnes sur une période de six mois à Cuba. Cela comprend 450 000 personnes vulnérables, qui recevront une aide alimentaire pendant 12 mois pour faciliter leur rétablissement.

Le PAM prévoit d’apporter une aide financière à 100 000 personnes en Jamaïque, sous réserve de la réception de fonds, afin de stimuler la reprise des marchés. En Haïti, le PAM compte aider 95 000 personnes supplémentaires dans les zones touchées.

En Jamaïque, grâce à un partenariat de financement des risques de catastrophe avec le gouvernement, le PAM a veillé à ce que 1,9 million de dollars provenant du Mécanisme d’assurance contre les risques de catastrophe des Caraïbes (CCRIF) soient versés aux personnes vulnérables touchées par l’ouragan.

Dans ce pays, le PAM vise également à soutenir la restauration de l’agriculture et de la pêche afin de relancer les revenus, d’améliorer la nutrition et de stabiliser davantage les marchés, notamment grâce à des programmes tels que la distribution de repas scolaires à base de produits locaux.

Une reconstruction longue

Malgré toute l’aide apportée, l’agence onusienne note que la reconstruction après une catastrophe naturelle aussi importante ne peut être efficace que sur un temps long, et que de nombreux progrès sont encore à accomplir.

Le PAM travaille avec les gouvernements et les communautés pour jeter les bases d’une résilience durable, que ce soit via des aides alimentaires, ou bien des aides financières directes là où les marchés sont fonctionnels, en restaurant les moyens de subsistance et en rétablissant les services essentiels.

À Cuba, un mois après la catastrophe, des milliers de personnes sont toujours privées d’électricité, d’eau potable et d’abris convenables. L’ouragan a anéanti environ 40 % de la production maraîchère cubaine et a gravement affecté son secteur de la pêche.

En Haïti, la situation est encore plus complexe : l’ouragan a exacerbé une crise sécuritaire et humanitaire où la moitié de la population était déjà confrontée à l’insécurité alimentaire. Des habitations, des infrastructures et des terres agricoles ont été détruites le long de la côte sud d’Haïti, affectant 1,25 million de personnes.

Pour reconstruire les pays affectés dans les prochains mois, le PAM lance un appel urgent de 83 millions de dollars pour fournir une aide humanitaire vitale à près de 1,36 million de personnes. Cet appel couvre également le soutien logistique, les évaluations, les télécommunications et les articles non alimentaires.