La Convention des Nations Unies sur les documents de cargaisons négociables crée, pour la première fois, un document unique utilisable pour les trains, les camions et les avions, permettant d’apporter des modifications logistiques aux marchandises déjà en transit.
Ainsi, des cargaisons de valeur peuvent être vendues, réacheminées ou utilisées comme garantie de financement pendant un trajet potentiellement long, et non plus seulement avant leur chargement à bord.
« C’est une véritable révolution pour le commerce international », a déclaré Anna Joubin-Bret, secrétaire de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), qui a mené les négociations pendant trois ans. « Un document de transport unique, multifonctions, entièrement électronique et négociable ».
Du Brésil au Paraguay, via l’Azerbaïdjan
Aujourd’hui, les documents de transport négociables concernent principalement les marchandises transportées par voie maritime, dont les trajets peuvent durer plusieurs semaines. Des produits comme le pétrole ou le cacao sont souvent vendus plusieurs fois durant leur trajet en raison des fluctuations de prix.
À l’inverse, les marchandises transportées par voie terrestre ou aérienne sont généralement destinées à un seul acheteur et à une seule destination, ce qui limite la flexibilité et l’accès aux instruments financiers.
Un porte-conteneurs accoste au Vietnam.
James Hookham, directeur du Global Shippers Forum, a décrit un exemple d’expédition de marchandises d’un fournisseur brésilien vers une filiale paraguayenne.
« Les conditions du marché évoluent », a déclaré M. Hookham. « Pendant le transport des marchandises, qui peut durer plusieurs jours, vous pourriez trouver un acheteur disposé à payer un meilleur prix ailleurs ».
Avec le nouveau système, a-t-il expliqué, ces marchandises pourraient être vendues en cours de route à un acheteur, par exemple en Azerbaïdjan, modifiant ainsi leur destination initiale.
« C’est un peu comme rayer l’adresse sur une enveloppe après l’avoir postée ».
Les marchandises à destination du Paraguay par bateau pourraient ainsi être acheminées par avion jusqu’à Istanbul, en Turquie, puis par train jusqu’en Azerbaïdjan – une opération impossible avec les restrictions actuelles.
De nombreux avantages
Ce type de flexibilité devient essentiel avec l’ouverture de nouveaux corridors commerciaux en Asie centrale, entre la Chine et l’Europe, et à travers l’Afrique, incluant souvent des itinéraires desservant des pays enclavés.
La nouvelle convention « permet de ne plus abandonner les marchandises simplement parce que leur date limite de vente est dépassée », a expliqué M. Hookham, ajoutant que les sources de perturbation du commerce international continuent de se multiplier.
Le directeur a également souligné l’impact négatif des récentes perturbations tarifaires et des événements climatiques extrêmes imprévus, tels que les perturbations dans les Caraïbes causées par l’ouragan Melissa, ou les saisies de cargaisons en mer Rouge.
« Si le plan A échoue, voici une alternative »
La convention vise à réduire les risques de pertes pour les banques et transporteurs en établissant des règles juridiques claires concernant la propriété de la cargaison à tout moment.
Cette sécurité juridique, a déclaré M. Hookham, incite les banques à financer plus facilement les transactions et aide les transporteurs à éviter les litiges liés à la livraison de marchandises à la mauvaise personne.
« Si le plan A ne vous convient pas ou s’avère trop coûteux, voici une alternative », a déclaré le directeur.
Premier signataire ?
Cette convention sera particulièrement importante pour les pays enclavés et en développement, car elle les aidera à mieux s’intégrer au système commercial mondial et à réduire leurs coûts.
Des pays africains et d’Asie centrale, ainsi que d’importantes puissances commerciales, dont la Chine, qui a lancé en 2019 l’initiative de cet accord, ont déjà manifesté leur intérêt. Le processus de négociation, qui a inclus de larges consultations, est un exemple de « multilatéralisme efficace », a souligné Mme Joubin-Bret.
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution soutenant la convention le 15 décembre. Une cérémonie de signature est prévue au second semestre 2026 à Accra, au Ghana. Le traité entrera en vigueur lorsqu’il aura été ratifié par dix pays.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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