Ces actes, qualifiés de « violations graves » du droit international, témoignent de la brutalité sans précédent de cette attaque du 11 au 13 avril 2025, qui a laissé derrière elle des scènes de destruction et de désolation.

Parmi les personnes tuées, 319 ont été sommairement exécutées, soit dans le camp, soit alors qu’elles tentaient de fuir. Certaines ont été tuées chez elles lors de fouilles maison par maison menées par les FSR, d’autres ont été tuées sur le marché principal, dans des écoles, des établissements de santé et des mosquées.

Punir les responsables

Plus de 400.000 habitants du camp ont été à nouveau déplacés en raison de l’attaque.

« Le fait de tuer délibérément des civils ou des personnes hors de combat peut constituer un crime de guerre », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, tout en soulignant qu’une enquête impartiale doit être menée et les responsables punis dans le cadre de procédures équitables.

Le rapport, basé sur des entretiens menés en juillet 2025 avec 155 survivants et témoins dans l’est du Tchad, montre comment les paramilitaires ont procédé à des exécutions sommaires de personnes déplacées, en particulier de jeunes hommes et femmes, pendant l’attaque et alors qu’ils tentaient de fuir le camp. De nombreux civils, pour la plupart des hommes, auraient été exécutés devant leur famille ou d’autres civils.

Un chef communautaire survivant a raconté comment deux combattants des FSR ont introduit leurs fusils à travers de petits trous dans la fenêtre de la pièce où il se cachait avec 10 autres hommes et ont ouvert le feu, tuant au hasard huit d’entre eux.

Violences sexuelles comme arme de terreur

Une femme qui est revenue au camp le lendemain de l’attaque, à la recherche de son fils de 15 ans disparu, a déclaré : « Le camp était vide. J’ai vu des cadavres éparpillés sur les routes. Seuls des poulets, des ânes et des moutons erraient dans les environs. » Elle n’a pas retrouvé son fils ce jour-là.

Le rapport détaille également les schémas de violence sexuelle liée au conflit. Au moins 104 survivants, dont 75 femmes, 26 filles et 3 garçons, pour la plupart issus de l’ethnie Zaghawa, ont été victimes de violences sexuelles atroces, notamment de viols et de viols collectifs, ainsi que d’esclavage sexuel.

La majorité de ces incidents ont été attribués à des hommes en uniforme des FSR et à des hommes armés affiliés aux FSR. Les zones contrôlées par les paramilitaires ou les milices arabes alliées auraient été particulièrement dangereuses et auraient accru le risque de violences sexuelles contre les femmes et les filles.

« Les violences sexuelles semblent avoir été délibérément utilisées pour semer la terreur au sein de la communauté », indique le rapport.

Une aide est fournie à des personnes ayant fui El Fasher, au Darfour, au Soudan.

Blocus humanitaire

Au cours des mois qui ont précédé l’attaque, les FSR ont bloqué l’entrée de toute aide humanitaire dans le camp de déplacés de Zamzam et ont systématiquement attaqué ceux qui tentaient d’apporter des provisions, selon le rapport. Quelque 26 personnes auraient été arrêtées et exécutées le long de la route entre le camp de déplacés de Zamzam et Tawila, apparemment pour dissuader toute tentative d’acheminer de la nourriture dans le camp.

Pour survivre, de nombreuses familles ont dû nourrir leurs enfants avec des aliments pour animaux, tels que des coques d’arachides. « Ces violations horribles, commises en toute impunité, correspondent à ce que mon bureau a documenté à plusieurs reprises, notamment lors de la prise de contrôle d’El Fasher par les FSR fin octobre », a insisté M. Türk.

Face à ce sombre tableau, le chef des droits de l’homme de l’ONU a renouvelé son appel pour intensifier les pressions afin de mettre fin à la violence – au Darfour, au Kordofan et au-delà –, notamment en prenant des mesures pour mettre un terme à la fourniture, à la vente ou au transfert d’armes qui continuent d’alimenter le conflit.

« Les conclusions contenues dans ce rapport rappellent une fois de plus la nécessité d’agir rapidement pour mettre fin au cycle des atrocités et de la violence », a conclu M. Türk.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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