Durcissement de la sécurité dans les centres urbains, avertissements adressés aux entreprises, restrictions sur la vente de carburant et élargissement de la surveillance des communications numériques. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), le tour de vis engagé ces derniers jours va bien au-delà d’un simple dispositif de maintien de l’ordre.

« Ces mesures risquent d’exacerber les tensions au sein de la population et portent gravement atteinte aux droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et de participation aux affaires publiques », a alerté depuis Nairobi Seif Magango, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse à Genève. Il rappelle que les forces de sécurité doivent s’abstenir d’avoir recours à la force contre des rassemblements non violents.

Le « strict minimum nécessaire »

« Nous exhortons le gouvernement à donner pour instruction aux forces de sécurité de planifier et de mener leurs opérations de manière à permettre aux Tanzaniens d’exercer pleinement ces droits fondamentaux », a poursuivi M. Magango. 

L’ONU insiste : tout recours à la force doit être limité « au strict minimum nécessaire », les armes à feu ne pouvant être utilisées qu’en dernier recours face à une menace imminente de mort ou de blessures graves. « Les commandants des forces de sécurité ont la responsabilité de prendre des mesures avant toute manifestation afin de garantir le respect de ces principes », a-t-il rappelé.

Cet appel intervient alors que la Tanzanie traverse une phase de répression aiguë depuis les manifestations déclenchées après les élections générales du 29 octobre. Selon l’ONU, des centaines de personnes auraient été tuées et plus de 2 000 arrêtées, tandis que l’étau se resserre sur les opposants. Le 3 décembre, la police a interdit l’ensemble des manifestations prévues pour la fête nationale du 9 décembre, qui commémore l’indépendance du pays d’Afrique de l’Est – une mesure sans précédent.

Arrestations, disparitions et silence officiel

« Selon certaines informations, depuis la mi-novembre, des dizaines de personnes, dont des universitaires, des acteurs de la société civile et des responsables politiques locaux, ont été placées en détention, plusieurs arrestations ayant été effectuées par des agents armés non identifiés », a indiqué M. Magango. Cinq semaines après le scrutin, les autorités de Dodoma n’ont toujours fourni aucune donnée sur le nombre de morts, les circonstances de ces décès ou les allégations de disparitions forcées.

Interrogé sur la suspension par Meta des comptes Instagram des activistes Mange Kimambi et Maria Sarungi Tsehai, le porte-parole a rappelé que « toute restriction d’accès aux médias et aux plateformes de réseaux sociaux ne doit pas être arbitraire ». Et de préciser : « Nous n’avons pas nécessairement examiné ces cas individuels, mais toutes les restrictions d’accès doivent être dictées par le respect des droits de l’homme. Elles doivent être nécessaires. Elles doivent être légales. Et si elles ne répondent pas à ces critères, elles doivent rétablir l’accès, car ces restrictions auraient alors été motivées par des raisons politiques ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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