« Les Syriens portent toujours le poids d’un passé douloureux, alors même qu’ils commencent à naviguer dans les premières étapes d’une transition politique complexe », a déclaré Najat Rochdi dans un communiqué.
La responsable onusienne rappelle que le sort des personnes disparues sous le régime al-Assad demeure un gouffre béant au cœur du pays. « Il reste encore beaucoup à faire » pour placer leurs familles « au centre des efforts collectifs », insiste-t-elle, afin qu’elles obtiennent enfin « les réponses, le soutien et la dignité qui leur ont été refusés pendant si longtemps ».
Les exilés syriens qui désirent rentrer doivent, eux aussi, être reçus dans des conditions dignes et bénéficier d’un accompagnement réel. Dans le même temps, Mme Rochdi voit dans le « renversement du régime autoritaire », le 8 décembre 2024, « la première véritable chance depuis des générations » de redessiner l’avenir du pays, « après des décennies de conflit, de brutalité incommensurable et de souffrances humaines profondes ». Une chance, dit-elle, de « reconstruire des communautés fracturées » et de bâtir une Syrie où chacun serait « égal en dignité, en opportunités et en droits ».
L’ONU prévient toutefois : cette vision suppose des mesures « audacieuses, soutenues et transformatrices ». Les aspirations qui avaient inspiré l’appel pacifique au changement il y a 14 ans doivent rester le fil conducteur. Les Nations Unies affirment demeurer résolues à accompagner cette étape vers « une paix durable et une Syrie souveraine, inclusive et unifiée ».
La question des personnes disparues en Syrie est l’un des défis humanitaires les plus importants résultant d’années de conflit.
Une transition encore fragile
Après cinq décennies de dictature, le pays est aujourd’hui dirigé par un gouvernement de transition présidé par Ahmed al-Sharaa, figure issue de l’opposition armée du nord-ouest au régime al-Assad. Il s’est engagé à organiser des élections d’ici cinq ans.
Dimanche, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rendu hommage à la « résilience et au courage du peuple syrien ». Dans un message publié à la veille de la date anniversaire, il a estimé que « des changements significatifs sont possibles lorsque les Syriens sont habilités et soutenus pour conduire eux-mêmes leur transition ».
À Genève, la commission d’enquête indépendante chargée d’enquêter sur les crimes commis en Syrie après l’éclatement de la guerre civile souligne que « la transition reste fragile ». Beaucoup, dit-elle, célèbreront cet anniversaire, « mais d’autres craignent pour leur sécurité, et beaucoup d’autres dormiront encore dans des tentes cet hiver ».
Fondée en 2011 par le Conseil onusien des droits de l’homme, la commission salue plusieurs mesures prises par Damas pour allant dans le sens d’une reconnaissance de ces crimes, tout en appelant à rompre avec « les cycles de vengeance et de représailles ». Elle rappelle surtout que « le sort inconnu de plusieurs milliers de personnes disparues reste une plaie ouverte » et que « le peuple syrien mérite de vivre en paix, avec le plein respect des droits longtemps niés ».
Riyad Avlar a subi des tortures physiques, psychologiques et sexuelles durant vingt et un ans de détention dans les prisons du régime Assad en Syrie.
Justice internationale : un appareil enfin débloqué
De son côté, le mécanisme international, impartial et indépendant, chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en Syrie depuis mars 2011, estime que la chute du régime a ouvert un champ d’action longtemps verrouillé. Son chef, Robert Petit, note que ses équipes ont intensifié l’analyse de preuves « essentielles ». Depuis le début de leurs travaux, le mécanisme a soutenu 256 enquêtes et reçu plus de 530 demandes d’assistance de juridictions du monde entier.
« Ce premier anniversaire marque une étape importante dans un processus qui s’étendra sur plusieurs années », souligne M. Petit. « Cependant, pour que la justice perdure, elle doit être inclusive et fondée sur des preuves minutieuses et une procédure régulière, avec la participation significative des victimes et des survivants ».
Des migrants syriens en Libye entament leur voyage de retour vers la Syrie.
Des retours massifs mais une crise loin d’être close
Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), plus de 3,1 millions de Syriens déplacés de force sont rentrés chez eux depuis la chute d’al-Assad. Parmi eux, 1,2 million de réfugiés revenus volontairement des pays voisins, et 1,9 million de déplacés internes.
« C’est une chance unique de contribuer à mettre fin à l’une des pires crises humanitaires au monde », prévient le chef de l’agence, Filippo Grandi. Mais il prévient, « sans un soutien mondial urgent, cette fenêtre d’espoir se refermera ».
Environ 4,5 millions de réfugiés syriens vivent encore dans les pays voisins, la plupart en dessous du seuil de pauvreté. Entre retour, incertitudes et fragilité persistante, l’anniversaire célébré aujourd’hui révèle à quel point la transition syrienne reste un pari à consolider jour après jour.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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