Déclaré le 19 juillet, le cessez-le-feu a fait suite à une vague d’affrontements interconfessionnels, de frappes aériennes israéliennes et de graves violations des droits humains.
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a déclaré lundi aux membres du Conseil de sécurité que la récente escalade avait « ébranlé » la transition déjà précaire du pays et souligné la nécessité de « changements de cap majeurs » sur les plans sécuritaire et politique.
« Les Syriens sont sous le choc des violences effroyables à Souweïda – des violences qui n’auraient pas dû se produire et qui ont également donné lieu à une intervention étrangère inacceptable », a dit M. Pedersen.
Escalade et conséquences
Les troubles ont commencé le 12 juillet, lorsque des enlèvements mutuels ont dégénéré en conflit armé entre groupes druzes et tribus bédouines, impliquant les forces de sécurité syriennes.
La violence s’est intensifiée, avec des signalements d’exécutions extrajudiciaires, de profanations de cadavres et de pillages. Des images largement diffusées sur les réseaux sociaux ont attisé les tensions interconfessionnelles et la désinformation.
Bien que les combats aient largement diminué, M. Pedersen a averti que la situation « reste tendue et instable ». Ce sont les civils qui ont le plus souffert, avec des centaines de morts et de nombreux témoignages d’exactions commises par des acteurs étatiques et non étatiques.
« Je condamne les violations effroyables commises contre les civils et les combattants à Souweïda. Je condamne également l’intervention israélienne », a-t-il déclaré, faisant référence aux frappes aériennes autour de Souweïda et de Damas qui auraient fait des victimes parmi les civils et les forces de sécurité.
Réformes politiques
Geir Pedersen a souligné qu’une paix durable en Syrie dépend d’une réforme politique inclusive, de la transformation du secteur de la sécurité et de la justice transitionnelle.
« L’État a le devoir clair d’agir avec professionnalisme et discipline, même en cas d’attaque. Il doit reprendre le contrôle de ses forces et garantir une reddition des comptes transparente », a-t-il déclaré.
Une nouvelle Assemblée du peuple est attendue en septembre, une étape clé du cadre de transition. M. Pedersen a averti que, sans un processus inclusif, transparent et représentatif, cela risque d’accroître la méfiance de la population. « La transition politique syrienne ne peut pas échouer », a-t-il déclaré.
Réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie. À l’écran, Geir Pedersen, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie.
La crise humanitaire s’aggrave
La crise a entraîné une augmentation considérable des besoins humanitaires. Edem Wosornu, Directrice des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), a décrit Souweïda comme « au bord de l’effondrement ».
« Les récentes violences à Souweïda ont déplacé environ 175.000 personnes… soit un tiers de la population du gouvernorat, où les deux tiers de la population avaient déjà besoin d’aide », a-t-elle expliqué aux membres du Conseil de sécurité.
Les hôpitaux sont débordés et font face à de graves pénuries d’électricité, de fournitures et de personnel. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé cinq attaques contre des établissements de santé à Souweïda.
Des infrastructures vitales, notamment des réseaux d’approvisionnement en eau, sont gravement endommagées, et la nourriture, le carburant et les médicaments restent rares. L’accès à l’aide humanitaire reste limité en raison de l’insécurité.
Alors que trois convois d’aide soutenus par l’ONU sont arrivés à Souweïda avec de la nourriture, du carburant et des fournitures médicales, Mme Wosornu a souligné la nécessité d’un « accès humanitaire durable » et de la protection des travailleurs humanitaires et des infrastructures.
Edem Wosornu, Directrice de la Division des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), informe les membres du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie.
Sécheresse et incendies de forêt
Les violences ont coïncidé avec des incendies de forêt dévastateurs à Lattaquié, qui ont déplacé plus de 1.100 personnes et détruit des terres agricoles.
Les incendies ont été aggravés par « les pires conditions de sécheresse que la Syrie ait connues depuis 36 ans », a souligné Mme Wosornu, les réservoirs d’eau étant tombés à des niveaux historiquement bas.
Les agences de l’ONU interviennent en fournissant de l’eau potable, des services de santé et une aide alimentaire.
Mme Wosornu a lancé un appel à la solidarité internationale. Seuls 12% de l’appel de fonds humanitaire révisé de 3,2 milliards de dollars ont été couverts.
« Notre aide est loin de répondre aux besoins », a-t-elle dit. « Si la Syrie veut se relever, ces violences doivent cesser ».
Un convoi d’aide du Croissant-Rouge arabe syrien, transportant de l’aide de l’ONU et d’autres aides, entre dans le gouvernorat d’As-Sweida, dans le sud de la Syrie, le 20 juillet 2025.
Un accès humanitaire limité
Sur le terrain, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a précisé lundi que l’accès humanitaire dans le sud de la Syrie reste limité en raison des barrages routiers et de l’insécurité, relevant que de tels « obstacles » empêchent les travailleurs humanitaires d’évaluer correctement les besoins et de fournir une aide vitale à grande échelle.
« Malgré le cadre du cessez-le-feu, des affrontements auraient repris le 23 juillet près de la ville de Walgha, avec des combats sporadiques et des pertes humaines qui n’ont pas été vérifiées de manière indépendante », a détaillé l’OCHA.
Des tirs de mortier auraient touché certaines zones résidentielles de la ville de Souweïda, causant des dommages à des biens civils et endommageant des silos à grains à Um Elzaytun, situé au nord de Souweïda, ce qui a entraîné la détérioration d’une partie du blé stocké.
Souffrances des personnes déplacées
Les dizaines de milliers de personnes déplacées auraient subi des traumatismes importants. De nombreuses familles en fuite sont parties sans leurs effets personnels essentiels ni leurs documents d’identité. « Les menaces liées aux engins explosifs restent l’une des principales préoccupations en matière de sécurité pour les familles en quête de sécurité ».
Sur le terrain, les infrastructures restent paralysées, la principale centrale électrique de Souweïda étant toujours hors service, et le pompage de l’eau reste largement limité et indisponible dans la ville.
« Les distributeurs d’eau rencontrent également des difficultés pour acheminer l’eau en raison du manque de combustible. Le combustible livré est prioritairement destiné aux hôpitaux et aux boulangeries ».
La distribution d’aide se poursuit depuis le deuxième convoi du Croissant rouge syrien qui a atteint le gouvernorat de Souweïda, notamment de la nourriture, de l’eau et des fournitures médicales.
Mais d’une manière générale, la réponse humanitaire a été largement motivée par des « initiatives locales et des contributions privées », notamment la mise en place d’une cuisine collective servant deux repas par jour à près de 6.000 personnes.
« Des équipes de bénévoles ont enregistré les familles déplacées et distribué de l’aide, mais ces efforts sont confrontés à des défis en matière de durabilité en raison du financement limité et des besoins croissants », a conclu l’OCHA.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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