Un exode quotidien, composé en grande majorité de femmes et d’enfants, qui accentue une crise humanitaire déjà extrême et contraint les autorités soudanaises à prolonger jusqu’au 31 mars l’ouverture du poste-frontière d’Adré, devenu un axe vital pour l’acheminement de l’aide.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 7 500 familles ont été enregistrées le long de la frontière orientales du Tchad. Entre le 22 et le 28 décembre, 1 900 personnes supplémentaires sont entrées dans le pays depuis le Soudan, un chiffre proche de la moyenne hebdomadaire observée tout au long du mois de décembre.
La cadence des arrivées ne faiblit pas : environ 250 personnes par jour. « Compte tenu de la situation sécuritaire volatile et imprévisible au Darfour, combinée à la détérioration économique et aux déplacements massifs, les mouvements transfrontaliers vers le Tchad devraient se poursuivre dans les semaines à venir », prévient le HCR dans son dernier rapport.
Les réfugiés arrivent épuisés, souvent traumatisés, nécessitant une protection immédiate et une assistance vitale. « Les principaux facteurs de déplacement incluent l’insécurité généralisée, les violences sexuelles, le recrutement forcé, l’extorsion, la criminalité rampante, les restrictions de mouvement et les tensions ethniques, toutes exacerbées par le conflit généralisé », souligne l’agence onusienne.
Des réfugiés soudanais fuyant les violences arrivent à la ville frontalière d’Adré, au Tchad (photo d’archive).
Le poste-frontière d’Adré, axe humanitaire
Face à l’ampleur des besoins, le bureau onusien des affaires humanitaires (OCHA) a salué la décision des autorités soudanaises, qui ont quitté l’instabilité de la capitale, Khartoum, pour s’établir à Port-Soudan, sur la mer Rouge, de prolonger l’ouverture du poste-frontière d’Adré reliant le Soudan au Tchad.
« Nous saluons la décision du Soudan de prolonger de trois mois, jusqu’au 31 mars, l’accès humanitaire par le poste frontière d’Adré avec le Tchad, qui constitue une voie d’approvisionnement vitale pour l’acheminement de l’aide », a indiqué l’agence sur le réseau social X.
Fermé durant les premiers mois de la guerre civile, ce point de passage avait été rouvert le 15 août 2024 pour une période initiale de trois mois. Sa reconduction successive a permis le transit de convois humanitaires vers le Darfour et le Kordofan, alors que de vastes zones demeurent inaccessibles en raison des combats.
Le conflit soudanais est né en avril 2023 de la rupture entre le général Abdel Fattah al-Bourhan, à la tête de l’armée régulière, et Mohamed Hamdan Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire qui était devenu central dans l’appareil sécuritaire du pays. L’éclatement du conflit a fait voler en éclats la transition engagée après la chute du dictateur Omar el-Béchir.
Près de trois ans de guerre ont plongé 30 millions de personnes dans la détresse humanitaire et contraint plus de 10 millions de d’entre elles, dont environ la moitié sont des enfants, à fuir l’horreur des combats. Les FSR, en particulier, sont accusées par plusieurs responsables onusiens d’atrocités de masse au Darfour et dans le Kordofan voisin, en particulier des exécutions à caractère ethniqe contre les communautés non-arabes du pays.
Plusieurs milliers de personnes ont fui les violences à El Fasher et le Kordofan
Première mission de l’ONU à El Fasher depuis plus de 500 jours
C’est dans ce contexte qu’après de longues négociations, l’ONU a pu mener, le 26 décembre, une mission d’évaluation de la sécurité à El Fasher — la première depuis la prise de la capitale du Darfour du Nord par les FSR, après plus de 500 jours de siège.
Les équipes onusiennes ont passé plusieurs heures sur place, notamment à l’hôpital saoudien, et se sont entretenues avec des civils restés piégés dans la ville. Elles ont constaté un manque aigu de fournitures médicales et de services de base. Les convois humanitaires transportant nourriture et biens essentiels demeurent bloqués depuis des mois aux abords de la ville.
Des centaines de milliers de civils ont fui la ville et ses environs, tandis que les acteurs humanitaires tentent de maintenir une assistance minimale à ceux qui ont réussi à s’échapper.
Records de malnutrition infantile
À cette spirale de violences et de déplacements s’ajoute un effondrement nutritionnel d’une ampleur rarement documentée. Une enquête nutritionnelle exhaustive menée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans la localité d’Um Baru, au Darfour du Nord, révèle que plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë,, une condition potentiellement mortelle pouvant entraîner la mort en quelques semaines sans traitement.
Réalisée entre le 19 et le 23 décembre auprès de près de 500 enfants, l’enquête établit un taux de malnutrition aiguë globale de 53 %. Près d’un cinquième des enfants observés étaient atteints de malnutrition aiguë sévère, une condition potentiellement mortelle pouvant entraîner le décès d’un enfant en quelques semaines si elle n’est pas traitée. Le niveau de malnutrition infantile est plus de trois fois supérieur au seuil d’urgence de 15 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et parmi les plus élevés jamais observés dans une enquête nutritionnelle standardisée.
« Lorsque la malnutrition aiguë sévère atteint un tel niveau, le temps devient le facteur le plus critique », a averti mardi la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, dans un communiqué. « Les enfants d’Um Baru luttent pour leur survie et ont besoin d’une aide immédiate. Chaque jour sans accès sûr et sans entrave accroît le risque qu’ils s’affaiblissent davantage et meurent de causes entièrement évitables ».
L’UNICEF souligne que de nombreuses familles d’Um Baru sont des déplacés récents ayant fui l’intensification des combats à El Fasher. Beaucoup d’enfants n’ont pas été vaccinés contre la rougeole ni contre d’autres maladies évitables, dans un contexte d’insécurité persistante qui entrave l’accès humanitaire et retarde l’acheminement de l’aide vitale.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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