« Nos partenaires humanitaires signalent que plus de 200 000 personnes ont été déplacées à travers le Sud-Kivu et qu’au moins 70 civils ont été tués lors de l’escalade actuelle. La plupart des familles déplacées sont hébergées dans des sites surpeuplés, ce qui accroît les risques en matière de protection et d’épidémies », a déclaré le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq.

Les affrontements opposent le M23, groupe armé soutenu par l’armée rwandaise, et les forces armées de la RDC, soutenues par la milice Wazalendo. Selon Radio Okapi, une présence des troupes du M23 a été signalée depuis mercredi dans la ville d’Uvira.

Cette nouvelle avancée du M23 intervient près d’un an après son offensive fulgurante qui lui avait permis de prendre le contrôle de deux grandes villes de l’Est de la RDC, Goma et Bukavu, entre janvier et février.

Pourtant depuis mars, la situation s’était quelque peu stabilisée. La reprise des combats survient quelques jours seulement après que la RDC et le Rwanda ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’accord de paix de Washington de juin 2025. La semaine dernière, les Présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame ont ratifié, à Washington, un accord censé mettre un terme aux hostilités.

Aide alimentaire perturbée

Les violences actuelles perturbent gravement l’aide alimentaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a été contraint de suspendre ses activités dans toute la province, privant ainsi 25 000 personnes d’une aide alimentaire vitale. Les familles d’accueil, déjà confrontées à une insécurité alimentaire critique, partagent leurs dernières provisions avec les personnes déplacées.

À Uvira, au moins 32 écoles soutenues par le PAM ont suspendu les cours afin d’héberger les familles déplacées. Cette situation a perturbé le programme de repas scolaires et prive plus de 12 000 enfants de ce qui est souvent leur seul repas chaud et nutritif de la journée, a précisé M. Haq.

« Le PAM et ses partenaires humanitaires prévoient d’apporter leur soutien aux familles nouvellement déplacées dès que les conditions le permettront, mais les stocks alimentaires à Uvira devraient s’épuiser d’ici quelques semaines en raison des besoins importants et du manque de financement », a-t-il ajouté.

La crise s’étend au Burundi

L’impact humanitaire de la crise s’étend désormais au-delà des frontières. Entre le 5 et le 8 décembre, près de 25 000 personnes ont franchi la frontière vers le Burundi, dont des ressortissants congolais, des Burundais de retour au pays et des migrants en provenance de pays tiers. Des arrivées supplémentaires ont également été signalées au Rwanda.

« Au Burundi et au Rwanda, nos partenaires humanitaires, en collaboration avec les autorités, renforcent leur aide, notamment en fournissant des repas chauds, de l’eau potable et des services de santé », a dit le porte-parole adjoint du Secrétaire général, notant que cette escalade de la violence aggrave encore une situation humanitaire déjà critique dans l’est de la RDC, dans un contexte de grave déficit de financement.

Le Plan de réponse humanitaire pour la RDC n’est financé qu’à hauteur de 22 %, soit un déficit de près de 2 milliards de dollars, tandis qu’au Burundi, moins de 33 millions de dollars ont été mobilisés sur un besoin de près de 77 millions.

« Nous appelons toutes les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités, à respecter le droit international humanitaire, à protéger les civils et les infrastructures civiles et à garantir un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave », a dit M. Haq.

Impact sur les civils

A Genève, le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a exprimé son inquiétude concernant l’impact des combats sur les civils et le risque d’une confrontation régionale plus large. « Au fil des ans, nous avons documenté des violations scandaleuses contre les civils à Uvira, notamment des viols et des violences sexuelles et sexistes », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’occasion de la Journée des droits de l’homme.

Le Coordinateur humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis, s’est également dit « profondément attristé par l’impact dévastateur de ces combats sur les populations civiles ».

« Il est impératif d’éviter que de nouvelles victimes ne s’ajoutent au bilan déjà tragique. L’utilisation d’armes explosives dans des zones habitées et des attaques contre des infrastructures civiles comme les écoles entraînent des pertes en vies humaines inacceptables et doivent cesser immédiatement. Les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles », a-t-il déclaré.

Des enfants jouant à l’extérieur d’un des camps de personnes déplacées en Ituri, en RDC (Archives)

Recrudescence des attaques des ADF au Nord-Kivu et en Ituri

Ailleurs dans l’Est de la RDC, les partenaires humanitaires se sont inquiétés de la poursuite des attaques d’éléments présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) contre les populations civiles dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025, des attaques attribuées à des éléments présumés des ADF ont causé la mort d’au moins 70 civils lors de funérailles dans le village de Ntoyo, dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu. La même nuit, une autre attaque a été signalée dans le village de Fotodu, dans le territoire de Beni, faisant au moins 18 morts.

Selon le rapport de situation du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), ces incidents s’inscrivent dans un contexte de « violence systématique orchestrée par des éléments présumés des ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ».

Face à cette spirale de violence, les agences humanitaires notent qu’une réponse urgente est indispensable pour protéger les civils, prévenir de nouvelles atrocités et restaurer la dignité humaine dans les territoires affectés. La communauté humanitaire appelle à « garantir la protection du personnel humanitaire et un accès sans entrave, en ouvrant des passages sécurisés pour permettre des évaluations des besoins et la fourniture d’une assistance vitale ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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