Devant le Conseil des droits de l’homme, à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé vendredi une intensification de la violence dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Les frappes aériennes et les tirs d’artillerie, menés par les forces gouvernementales, continuent de viser des infrastructures civiles, notamment des écoles, des sites religieux et des hôpitaux.
Malgré l’annonce de plusieurs cessez-le-feu à la suite du séisme survenu en mars, l’armée a poursuivi ses offensives. « Mon bureau a reçu des informations selon lesquelles l’armée a lancé plus de 600 attaques depuis le tremblement de terre, dont plus de 94 % ont eu lieu pendant des périodes couvertes par des cessez-le-feu », a déploré M. Türk. Ces opérations auraient fait plus de 500 morts parmi les civils et plus de 1.000 blessés.
Une répression judiciaire implacable
Depuis le coup d’État de février 2021, plus de 6.800 personnes ont été tuées par les forces de sécurité. Dans le même temps, plus de 22.000 prisonniers politiques sont incarcérés, « dont la plupart sont coupables uniquement d’avoir exercé leurs droits fondamentaux, notamment en s’exprimant et en participant à des manifestations, en s’opposant à une junte militaire brutale », a dénoncé le Haut-Commissariat.
Parmi eux, 172 ont été condamnés à mort par « des tribunaux contrôlés par l’armée, qui ne garantissent pas le respect des garanties judiciaires et des droits à un procès équitable ».
Dans l’État de Rakhine, les civils — en particulier ceux issus de la minorité musulmane rohingya — se trouvent dans une situation d’extrême vulnérabilité, pris en étau entre l’armée d’Arakan et les forces régulières. Les deux camps agiraient, selon l’ONU, « en toute impunité ».
Face à ce sombre tableau, Volker Türk a exhorté le Conseil de sécurité à agir, réitérant son appel à saisir la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation au Myanmar.
Une population affamée, déplacée, abandonnée
Sur le plan humanitaire, les chiffres sont tout aussi alarmants. Plus de 45 millions de personnes — soit quatre habitants sur cinq — vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté. Le conflit a déplacé plus de 3,5 millions de personnes, tandis que près de 22 millions ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
Or cette aide se heurte à de graves entraves. « Au lieu d’améliorer l’accès à l’aide vitale, l’armée a redoublé de violence et a encore restreint l’accès », a dénoncé M. Türk.
Selon l’ONU, 1,3 million de personnes ont fui le pays, souvent au prix de périples extrêmement dangereux. « Près d’une personne sur cinq tentant de traverser la mer dans la région a été déclarée morte ou disparue jusqu’à présent en 2025 », a-t-il précisé.
Un effondrement du financement
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Thomas Andrews, a exprimé son inquiétude face à la chute drastique du financement de l’aide internationale. « J’ai reçu des rapports faisant état de personnes mourant de faim », a-t-il déclaré. Dans certains camps de déplacés au centre de l’État de Rakhine, les rations alimentaires ont été sévèrement réduites.
Sans un financement renouvelé, « la plupart des plus de 100/000 réfugiés en Thaïlande ne recevront aucune ration à partir du mois d’août », a-t-il averti, ajoutant que « la distribution de nourriture pour plus d’un million de réfugiés au Bangladesh s’arrêtera en octobre prochain ».
À ce jour, le plan de réponse humanitaire pour les Rohingyas n’est financé qu’à 22 %, et celui pour l’ensemble du Myanmar à seulement 12 %. Pour M. Andrews, la crise dépasse la seule question budgétaire :
« Il est clair pour moi que nous sommes confrontés à bien plus qu’une crise de liquidités. Nous sommes confrontés à une crise de leadership, une crise de communication, une crise morale ». Et de conclure : « Il n’y a pas de temps à perdre ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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