Selon le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, la frappe contre l’hôpital de Mrauk-U, une ville située près de la frontière avec le Bangladesh, constitue la « 67e attaque contre des établissements de santé » recensée dans le pays depuis le début de l’année. « Cela ne peut pas être normalisé », a-t-il réagi jeudi sur X.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté précisé que les victimes comprenaient des professionnels de santé, des patients et des membres de leurs familles. Les infrastructures hospitalières ont été gravement endommagées : les salles d’opération et le principal service d’hospitalisation ont été entièrement détruits.
L’hôpital populaire de Mrauk-U est le principal centre de soins de la région. Il assurait des services de santé primaire et d’urgence, des soins obstétriques et des interventions chirurgicales.
L’incident est intervenu alors que l’ONU a une nouvelle fois convenu vendredi de reporter toute décision concernant la représentation du Myanmar au sein de l’organisation. Le blocage réside dans le refus onusien de reconnaître la junte au pouvoir comme gouvernement légitime et par conséquent d’accréditer ses représentants, une question en suspens depuis quatre ans.
Un système de santé pris pour cible
« Cette attaque va perturber l’accès aux soins de santé pour des communautés entières. Chaque attaque contre les soins de santé est une attaque contre l’humanité. Les établissements de santé, les patients et les professionnels de santé doivent être protégés à tout moment », a déclaré jeudi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur les réseaux sociaux.
Cette nouvelle frappe intervient alors que la situation humanitaire au Myanmar ne cesse de se dégrader depuis la prise de pouvoir par l’armée du pays, en 2021, chaque année étant selon M. Ghebreyesus « marquée par une intensification des conflits, des catastrophes récurrentes et un effondrement économique constant ».
Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, les conflits et catastrophes naturelles au Myanmar ont déjà déplacé environ 3,6 millions de personnes. D’après le dernier plan d’intervention humanitaire pour le pays, publié mercredi, le nombre de déplacés internes pourrait atteindre 4 millions l’an prochain. « Cette hausse risque de plonger dans une extrême précarité des millions de ménages qui parviennent déjà à peine à joindre les deux bouts », avertit le bureau.
Une crise alimentaire qui s’aggrave
Plus de 12 millions de personnes au Myanmar seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en 2026, d’après les projections du Programme alimentaire mondial (PAM). Un million d’entre elles devraient atteindre un niveau d’urgence nécessitant une aide vitale. Selon l’agence onusienne, l’intensification du conflit et l’augmentation des déplacements risquent de faire basculer une crise alimentaire déjà sous-financée vers un point de rupture.
La population est déjà confrontée à des niveaux de faim jugés dramatiques. Plus de 400 000 jeunes enfants et mères souffrant de malnutrition aiguë survivent avec une alimentation pauvre en nutriments, composée essentiellement de riz nature ou de bouillies aqueuses.
« Il s’agit de l’une des pires crises alimentaires de la planète, et de l’une des moins financées. Nous ne pouvons pas laisser cette souffrance rester invisible. L’ampleur des besoins dépasse de loin notre capacité à y répondre », a déclaré dans un communiqué Michael Dunford, représentant du PAM au Myanmar.
Une aide humanitaire en net recul
En 2026, le PAM prévoit d’assister 1,3 million de personnes – une fraction des plus de 12 millions dans le besoin – pour un budget estimé à 125 millions de dollars.
Mardi 10 décembre, les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé un avertissement, estimant que la crise humanitaire au Myanmar continuera de s’aggraver l’an prochain. Le plan de réponse pour 2026, doté de 890 millions de dollars, contre 1,4 milliard cette année, vise à venir en aide à près de 5 millions de personnes parmi les plus vulnérables.
Au total, plus de 16 millions de personnes au Myanmar, dont près d’un tiers d’enfants, auront cependant besoin d’une aide humanitaire vitale. Pour Michael Dunford, « cette baisse reflète la réalité d’une crise mondiale du financement, qui a contraint à se concentrer beaucoup plus étroitement sur les personnes confrontées aux défis les plus graves et à des conditions mettant leur vie en danger ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.





























