Dans un rapport publié mercredi, l’agence onusienne réaffirme que le Myanmar est désormais la principale source mondiale d’opium illicite, sur fond de déclin continu de la production en Afghanistan.

Selon le bilan, la culture du pavot a grimpé à 53.100 hectares, contre 45.200 hectares en 2024, ce qui reflète l’incertitude à laquelle le pays est confronté après des années de conflit et d’instabilité socio-économique.

« Le Myanmar se trouve à un moment critique », a déclaré dans un communiqué, Delphine Schantz, Représentante de l’ONUDC pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique, dans un communiqué.

« Cette expansion majeure de la culture montre à quel point l’économie de l’opium s’est rétablie au cours des dernières années et laisse entrevoir une croissance potentielle supplémentaire à l’avenir ».

Un agriculteur cultive du pavot à East Shan, au Myanmar (Archives).

Hausses marquées dans le Shan oriental et le Chin

Le Myanmar est plongé dans une crise politique depuis que l’armée a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2021, provoquant par la suite un conflit armé à l’échelle nationale. La junte militaire au pouvoir se prépare désormais à des élections générales prévues à partir du 28 décembre, sur fond de guerre civile.

Les conclusions confirment une tendance à la hausse de la culture du pavot depuis 2020, après plusieurs années de déclin au cours des années précédentes.

Les hausses les plus marquées ont été enregistrées dans l’État Shan oriental (+32 %) et l’État Chin (+26 %), tandis que l’État Shan sud reste la principale zone de culture, représentant 44 % de la production nationale.

L’analyse du rapport inclut pour la première fois la culture du pavot dans la région de Sagaing, où 552 hectares sont consacrés à cette culture.

« Avec l’extension dans l’État Chin, cela attire l’attention sur les zones frontalières occidentales du Myanmar et les potentielles implications pour les pays voisins », a souligné l’ONUDC.

Le prix de l’opium a doublé en 4 ans

Poussés par le conflit, la nécessité de survivre et la hausse des prix, les agriculteurs sont attirés par la culture du pavot.

Un facteur clé à l’origine de cette tendance est le prix de l’opium, qui a doublé au cours de cette période dans un contexte de détérioration des conditions sociales et économiques. Par rapport à 2019, les prix à la production sont passés d’environ 160 dollars le kilogramme à 365 dollars le kilogramme en 2025.

« Poussés par l’intensification du conflit, la nécessité de survivre et l’attrait de la hausse des prix, les agriculteurs sont attirés par la culture du pavot », a ajouté Mme Schantz.

La demande mondiale d’opiacés provenant d’Asie du Sud-Est augmente en réponse à la pénurie d’approvisionnement en héroïne en provenance d’Afghanistan et cette tendance devrait se poursuivre, prévient l’ONUDC.

Incidence sur les marchés de la drogue

Le rapport souligne également les premiers signes d’un afflux d’héroïne en provenance du Myanmar vers des marchés qui étaient auparavant approvisionnés en opium originaire d’Afghanistan, avec plusieurs saisies d’héroïne effectuées auprès de passagers voyageant de la région de l’Asie du Sud-Est vers l’Europe, au cours de l’année écoulée.

Bien qu’il s’agisse principalement de cas isolés, l’ONUDC souligne que l’évolution de la situation pourrait encourager la culture et la production d’opium au Myanmar. L’agence onusienne avertit que la hausse observée au cours de l’année écoulée aura des implications importantes pour l’avenir du Myanmar.

« À moins que des moyens de subsistance alternatifs viables ne soient créés, le cycle de la pauvreté et de la dépendance à la culture illicite ne fera que s’aggraver. Ce qui se passe dans le pays aura une incidence sur les marchés de la drogue dans la région et bien au-delà, et nécessite une action urgente », a mis en garde la Représentante de l’ONUDC pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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