« Alors que les besoins augmentent à un rythme sans précédent, les capacités des acteurs humanitaires et gouvernementaux ne suivent pas, et les efforts collectifs restent insuffisants pour répondre à l’ampleur des besoins de protection et d’assistance sur le terrain », a déclaré mardi depuis Nampula, le Représentant du HCR au Mozambique, Xavier Creach, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.
Les violences, qui ont commencé à Cabo Delgado en 2017, ont déjà déplacé plus de 1,3 million de personnes. Mais 2025 marque un tournant inquiétant : les attaques surviennent désormais simultanément et s’étendent au-delà de Cabo Delgado, jusqu’à la province voisine de Nampula, mettant en danger des communautés qui avaient auparavant accueilli des familles déplacées.
Les personnes qui ont réussi à se mettre en sécurité racontent qu’elles ont fui dans la peur lorsque des groupes armés ont pris d’assaut leurs villages, souvent de nuit, brûlant les maisons, attaquant les civils et forçant les familles à fuir sans rien.
« Beaucoup ont décrit des fuites chaotiques, les parents perdant de vue leurs enfants et les personnes âgées restant sur place dans la panique. Pour beaucoup, c’est la deuxième ou la troisième fois qu’ils sont déplacés cette année, les attaques les poursuivant dans de nouvelles régions », a ajouté M. Creach.
Un enfant dont la famille a fui les violences dans le nord du Mozambique se repose dans un camp pour personnes déplacées.
Des enfants traumatisés et affaiblis
Alors que la violence se propage rapidement, les civils n’ont pratiquement aucun avertissement et arrivent dans des sites de fortune, notamment des écoles et des espaces ouverts, dans la province de Nampula. « Beaucoup fuient sans aucun document civil et sans accès aux services essentiels, marchant pendant des jours dans une peur extrême ».
Les enfants sont arrivés épuisés, traumatisés et affaiblis après plusieurs jours de marche, certains les pieds enflés et souffrant de malnutrition. Beaucoup sont non accompagnés ou séparés de leur famille, seuls dans un environnement inconnu, confrontés à la peur, à l’incertitude et aux risques.
Les équipes humanitaires sur le terrain identifient les personnes les plus vulnérables, aident les familles à se réunir et mènent des actions de sensibilisation auprès des communautés afin de partager des informations et de renforcer la sécurité des nouveaux arrivants.
Sur le terrain, l’afflux soudain de personnes met une pression énorme sur les communautés d’accueil déjà fragiles, qui sont elles aussi confrontées à l’insécurité. Les écoles, les églises et les espaces ouverts sont bondés de familles nouvellement arrivées, dont beaucoup dorment à la belle étoile.
Le manque d’éclairage et d’intimité dans ces abris communautaires expose également les femmes et les filles, qui ont déjà dû affronter un périlleux voyage pour se mettre en sécurité, à de nouveaux risques de violence sexuelle et sexiste. Dans le même temps, « les personnes âgées et handicapées se débattent dans des sites qui ne sont pas accessibles ou équipés pour répondre à leurs besoins ».
Une mère et ses trois garçons trouvent refuge dans une salle de classe après avoir fui les violences dans le nord du Mozambique.
L’aide aux déplacés menacée par le manque de fonds
Des services d’assistance ont été mis en place pour fournir des conseils et aider les familles, en coordination avec les autorités locales. Toutefois, l’aide humanitaire manque de ressources, car les besoins augmentent de jour en jour, laissant des milliers de familles dans l’incertitude.
Avec l’augmentation rapide du nombre de personnes déplacées et le peu de fonds disponibles pour le dernier mois de l’année, les services essentiels, notamment la protection, l’hébergement, l’alimentation, l’eau et l’assainissement, sont soumis à une forte pression.
Le HCR lance donc un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle apporte son soutien afin de protéger les personnes contraintes de fuir, de renforcer les communautés d’accueil déjà surchargées et d’empêcher une nouvelle détérioration de la crise.
L’agence onusienne aura besoin de 38,2 millions de dollars en 2026 pour répondre aux besoins croissants dans le nord du Mozambique. Cette situation survient à un moment particulièrement préoccupant, le financement pour 2025 ne représentant que 50 % des 42,7 millions de dollars jugés nécessaires.
« Une aide urgente est nécessaire pour empêcher que la crise ne s’aggrave », a insisté M. Creach.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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