« Gaza est l’endroit le plus affamé de la planète », a officiellement déclaré Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA, aux journalistes à Genève, soulignant qu’il s’agit du seul territoire au monde où la totalité de la population est menacée de famine.
« L’opération d’aide que nous sommes prêts à déployer est soumise à un carcan opérationnel qui en fait l’une des opérations les plus entravées, non seulement dans le monde actuel, mais aussi dans l’histoire récente », a-t-il ajouté.
Alors que les frappes israéliennes s’intensifient dans le nord de la bande de Gaza, une aide suffisante pour sauver 200.000 personnes reste bloquée à trois heures de route, dans les entrepôts de l’ONU à Amman, la capitale jordanienne.
Farine, kits d’hygiène, couvertures, médicaments : « Il y a assez de fournitures […] pour venir en aide à plus de 200.000 personnes pendant un mois entier », a indiqué vendredi l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Tout est prêt à être livré. Mais l’acheminement de cette aide humanitaire reste entravé par un blocus israélien quasi total, imposé depuis le 2 mars.
Un filet d’aide, des points d’entrée fermés
Malgré la réouverture partielle du point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, la semaine dernière, seuls 900 camions ont été autorisés à entrer en dix jours. Près de 600 d’entre eux ont été déchargés côté gazaoui — sans que leur contenu ne soit pour autant distribué. En cause : la dégradation des conditions de sécurité. « Ce qui est parvenu jusqu’à nous est loin de répondre aux besoins massifs de la population », souligne l’OCHA.
Pour Jens Laerke, la solution passe par l’ouverture de tous les points de passage vers Gaza. « Nous devons être en mesure de livrer de la nourriture directement aux familles, là où elles se trouvent », a-t-il plaidé lors d’un point de presse à Genève. L’aide doit selon lui pouvoir transiter non seulement par Israël, mais aussi par la Jordanie et l’Égypte.
Une zone d’opération très difficile
Sur le terrain, l’acheminement de l’aide reste chaotique. Itinéraires dangereux, autorisations délivrées puis annulées sans explication, retards récurrents : « C’est une zone de guerre active », rappelle Jens Laerke.
Dans ce contexte, la Fondation humanitaire de Gaza, une initiative conjointe d’Israël et des États-Unis — à laquelle ne participe pas l’ONU — a annoncé jeudi l’ouverture d’un troisième point de distribution à Al-Boureij, au centre de l’enclave palestinienne. Cette annonce fait suite à la circulation, mardi, d’une vidéo en provenance de Gaza montrant le chaos général à un des points de distribution mis en place par la fondation.
Étant donné l’insuffisance de l’aide acheminée, la distribution des rares produits alimentaires disponibles se fait dans un contexte extrêmement difficile. Mercredi, un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Deir Al-Balah a notamment été pris d’assaut et pillé par une foule affamée.
Bombardements et évacuations dans le nord
En parallèle de la crise humanitaire, l’offensive israélienne se poursuit. Depuis le 18 mars, l’armée a intensifié ses opérations terrestres dans le cadre d’une opération militaire baptisée « les Chariots de Gédéon ». De nouveaux ordres d’évacuation ont été émis dans cinq zones du nord — Atatra, Jabalia Al-Balad, Shujaiya, Daraj et Zeitoun — où les civils sont appelés à fuir vers l’ouest.
Ces consignes s’ajoutent à une série de 31 ordres de déplacement émis depuis mars, couvrant désormais 230 kilomètres carrés — soit plus de 80 % du territoire gazaoui soumis à des zones militarisées ou à des évacuations forcées. Selon les dernières estimations de l’ONU, près d’un tiers de la population de Gaza a été déplacée depuis le 18 mars.
Exécutions sommaires et violences en Cisjordanie
Dans ce contexte de désintégration sociale, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit « profondément préoccupé » par les informations selon lesquelles un groupe affilié au Hamas aurait exécuté des Palestiniens accusés de vol. De telles exécutions sommaires constitueraient de graves violations du droit international humanitaire. « Tous les responsables doivent rendre des comptes », a déclaré le bureau du Haut-Commissaire Volker Türk, appelant à mettre fin sans délai à ces actes.
En Cisjordanie, la situation continue elle aussi de se détériorer. La violence des colons israéliens a atteint des niveaux inédits. Depuis janvier, plus de 220 Palestiniens ont été blessés — soit une moyenne de 44 par mois, selon le bureau onusien des opérations humanitaires, qui n’avait pas enregistré un tel rythme depuis deux décennies.
Les expulsions forcées se poursuivent également. À Maghayer ad Deir, l’ensemble de la communauté bédouine — environ 120 personnes — a été contrainte de fuir, chassée par la création d’un nouvel avant-poste de colonie. Plus de 33.000 Palestiniens déplacés demeurent dans les camps de Jénine, Nur Shams et Tulkarem. À Salfit, 90.000 personnes se heurtent à des restrictions de circulation qui les empêchent d’accéder à la santé, à l’éducation et à l’emploi.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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