Le quotidien d’un Casque bleu démineur au sein de la FINUL

« Nous n’avons pas vraiment de journée type. Notre quotidien est en fonction des missions », explique-t-il. « La priorité absolue est d’être prêt à intervenir à tout moment, de jour comme de nuit ». 

« Être prêt à intervenir jour et nuit »

Pour ce faire, l’équipe de déminage s’attèle à l’entretien rigoureux et constant du matériel, de l’armement et de leur véhicule, précise le Casque bleu. « Nous travaillons avec des matériels spécifiques et le moindre défaut peut mettre en danger notre sécurité ».

Au-delà des interventions, la mission du démineur s’étend à la prévention et passe également par la sensibilisation de ses collegues militaires.

« Dans le camp, nous faisons des rappels réguliers aux militaires sur le danger des munitions et explosifs qu’ils peuvent rencontrer lors de leurs patrouilles », raconte-t-il.

Ces rappels sont essentiels pour maintenir un haut niveau de vigilance « surtout lorsque la fatigue s’installe, car c’est là que ça devient dangereux car on est forcément moins vigilant ». 

Lorsque nous sommes en mission, nous avons une seule priorité : sauver  des vies

« On est là pour attirer leur attention et qu’ils continuent à rester concentrés jusqu’au bout ».

Le bien-être psychologique et physique figure aussi au cœur des priorités de l’adjudant : « On ne doit pas s’oublier soi-même».

Il souligne que faire du sport les aide « à garder la forme, mais aussi à rester concentrés et à préserver notre santé mentale ».

Chaque soir, une fenêtre est réservée au contact avec les proches, afin de prendre des nouvelles sur leur quotidien. Un moment que l’adjudant-chef apprécie fortement. « C’est merveilleux. Cela joue un rôle crucial sur notre moral ».

Lorsqu’ils sont en mission, une seule priorité les guide : « sauver des vies ».

« Compos sui », la devise du démineur

Passé par le 2e Régiment étranger de génie, Bogdan est avant tout un soldat aguerri.

« Je suis démineur, mais avant tout, je suis un combattant ».

Son expertise s’est forgée au fil des années et des formations, parcours qui lui a permis de découvrir les qualités nécessaires pour être démineur : garder son sang-froid, et compos sui, c’est-à-dire la maîtrise de soi.

L’enjeu est de taille face à des menaces explosives mal identifiées.

« Le plus difficile, c’est quand on n’a pas les informations techniques sur la menace. Ces éléments sont très importants pour nous car ils nous permettent de réfléchir ensuite à la technique de neutralisation la plus adaptée ».

Le travail des démineurs consiste à trouver une solution « dans n’importe quelle situation », avec pour objectif de protéger la population des risques d’explosion, qui peuvent être mortelles. Il s’agit également de restituer les terres déminées afin qu’elles puissent être exploitées en toute sécurité, que ce soit pour l’agriculture ou pour la construction.

Se tester soi-même

Pour l’adjudant-chef, l’expérience au sein de la FINUL reste marquante. 

« Nous venons de pays différents, avec des cultures différentes, mais nous travaillons dans la même direction, pour la même cause ».

Les échanges avec d’autres démineurs Casques bleus enrichissent la mission : « Cette collaboration est indispensable pour partager nos savoirs sur les menaces explosives spécifiques du Sud-Liban ».

Interrogé sur son plus grand défi, il répond sans détour : « De me tester moi-même sur mes capacités d’analyser une nouvelle menace et mes capacités de raisonnement avant d’intervenir pour neutraliser un agent explosif inconnu ».

Son comportement face au danger lui révèle s’il est en mesure de continuer. « Si un jour je ne me remets plus en question, c’est que je dois arrêter ».

La fierté de contribuer à la paix

Pour l’adjudant-chef Bogdan, servir comme Casque bleu est un honneur. Il encourage les plus jeunes qui y songent à poursuivre cette voie.

« C’est bien une fierté de contribuer directement au maintien de paix au monde entier ».