En septembre, 13 États de la région (Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal et Sierra Leone) ont adopté par consensus lors d’une conférence régionale organisée à Praia, au Cabo Verde, un Cadre stratégique type et un Plan d’action de Praia 2026–2036 pour l’intégrité de l’information en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Plus récemment une rencontre consacrée aux modalités de mise en pratique de ce cadre stratégique et de ce plan d’action a réuni des représentants de gouvernements, des diplomates et des partenaires à Dakar, au Sénégal, sous l’égide du Bureau régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l’Afrique de l’Ouest.
« Avec l’usage toujours intensif des plateformes numériques dans notre région, notamment par des personnes de plus en plus jeunes et surtout dépourvues des outils critiques nécessaires pour naviguer dans cet environnement très complexe, il est évident que la question de la prévalence de la désinformation n’est pas tout simplement un défi technologique. Elle touche au cœur même de l’avenir de notre société », a déclaré Dimitri Sanga, Directeur régional de l’UNESCO à Dakar.
« Il est crucial que les conclusions de la conférence de Praia soient désormais le point de départ d’une ère nouvelle pour l’édification d’un écosystème de l’information inclusif et fiable en Afrique de l’Ouest et au Sahel », a-t-il ajouté.
Michel Kenmoe, chef du secteur Communication et information au Bureau de l’UNESCO à Dakar, présente les principales conclusions de la Conférence de Praia sur l’intégrité de l’information en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Vulnérabilité aux manipulations
Cette dynamique intervient dans un contexte marqué par une fragilité politique, sécuritaire et économique, combinée à de faibles niveaux d’éducation aux médias et à l’information et à l’essor de contenus synthétiques générés par l’intelligence artificielle, qui rendent la région particulièrement vulnérable aux manipulations.
Le « paquet de Praia » aborde l’intégrité de l’information non seulement comme une question de contenus faux ou trompeurs, mais aussi comme un enjeu de gouvernance et de droits humains, au cœur de la participation démocratique, de la cohésion sociale et du développement durable.
Le Cadre stratégique type vise à aider les États à promouvoir et garantir l’intégrité de l’information en assurant l’accès à une information exacte et fiable, et en orientant la conception des lois, des politiques publiques, des institutions et des mécanismes de suivi.
Ce cadre repose sur plusieurs principes fondamentaux : la confiance et la résilience de la société ; des écosystèmes informationnels sains qui s’attaquent aux modèles économiques et aux algorithmes nocifs ; l’autonomisation du public et une éducation renforcée aux médias et à l’information ; des médias indépendants et pluralistes ; la transparence, la recherche et l’accès ouvert aux données ; la responsabilité partagée et l’action multipartite ; ainsi que l’inclusion linguistique, afin que les locuteurs des langues locales et nationales aient accès à une information digne de confiance et ne soient pas davantage exposés à la désinformation.
Avoir confiance dans l’information
Le cadre se distingue également par la manière dont il relie les normes régionales et internationales. Il s’agit d’un modèle de politique publique régional, adapté aux réalités de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, mais explicitement ancré dans des normes plus larges – notamment les Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information, les Principes de l’UNESCO pour la gouvernance des plateformes numériques et la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle, ainsi que les principaux instruments africains relatifs aux droits humains et à la gouvernance numérique, et plusieurs cadres de l’Union africaine en matière de cybersécurité, de données et de transformation numérique.
Le cadre énonce également un ensemble de garanties pour que les mesures de lutte contre la désinformation ne portent pas atteinte à la démocratie ou aux droits fondamentaux. Il place la liberté d’expression et l’accès à l’information au cœur de toutes les interventions, exige que toute restriction respecte le test en trois parties – légitimité, nécessité et proportionnalité de la mesure – et met en garde contre la criminalisation indiscriminée et des mesures telles que les coupures d’Internet. Il invite plutôt les États et les plateformes à s’attaquer aux systèmes et aux incitations qui permettent à des contenus préjudiciables de prospérer, notamment les systèmes publicitaires opaques, l’amplification inauthentique et l’insuffisance de la modération des contenus dans les langues locales.
« Nous devons pouvoir avoir un minimum de confiance dans l’information qui circule dans la société pour consolider la connaissance partagée sur un certain nombre de sujets », a expliqué Michel Kenmoe, chef du secteur Communication et information au Bureau de l’UNESCO à Dakar. « C’est pourquoi le cadre de Praia met autant l’accent sur la confiance et la résilience, sur l’indépendance et le pluralisme des médias, et sur la nécessité de s’attaquer aux systèmes et aux modèles économiques qui permettent à la désinformation de prospérer, plutôt que de se limiter à sanctionner des contenus pris isolément ».
Cet article a été produit par le Centre d’information des Nations Unies à Dakar.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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