Selon le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, ce plan, adopté dans la nuit de jeudi à vendredi par le cabinet de sécurité israélien, « va à l’encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation au plus vite, de la réalisation de la solution à deux Etats convenue et du droit des Palestiniens à l’autodétermination ».

Dans un arrêt historique rendu en juillet 2024, la CIJ avait jugé illégale l’occupation par Israël de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.

Risque de davantage de déplacements

Le plan approuvé par le cabinet de sécurité israélien est destiné à «vaincre» le Hamas dans la bande de Gaza, indique un communiqué des bureaux du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

D’après ce plan, l’armée israélienne « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ».

Selon la presse, cinq principes ont été adoptés pour conclure la guerre : « le désarmement du Hamas; le retour de tous les otages -vivants et morts-; la démilitarisation de la bande de Gaza; le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza; l’établissement d’une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne ».

Mais pour le chef des droits de l’homme des Nations Unies, « de toute évidence », cette nouvelle escalade « va aboutir à davantage de déplacements forcés massifs, davantage de tueries, davantage de souffrance insupportable, de destructions insensées et de crimes d’atrocités ».

Libérer les otages

Selon lui, au lieu d’intensifier cette guerre, Tel Aviv devrait au contraire investir ses « efforts » pour sauver la vie de civils palestiniens, notamment en garantissant un accès sans entraves pour l’assistance humanitaire.

Pa ailleurs, les otages enlevés lors de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 par le Hamas en territoire israélien « doivent être libérés immédiatement et sans condition par les groupes armés palestiniens », a exigé le Haut-Commissaire. « Les Palestiniens détenus arbitrairement par Israël doivent également être libérés immédiatement et sans condition », a ajouté M. Türk.

Pour le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, la guerre à Gaza doit cesser immédiatement. « Les Israéliens et les Palestiniens doivent pouvoir vivre côte à côte en paix », a-t-il conclu.

© UNICEF/Mohammed Nateel

Un enfant souffrant de malnutrition est allongé sur un lit à l’hôpital Patient Society de la ville de Gaza.

Morts dues à la malnutrition

Le spectre d’un déplacement massif forcé de la population de la ville de Gaza fait suite au décès de quatre personnes supplémentaires, dont deux enfants, victimes de famine et de malnutrition, portant à 197 le nombre total de victimes de la famine, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « 99 personnes sont mortes de malnutrition depuis le début de l’année, dont 29 enfants de moins de 5 ans. « Ces chiffres sont probablement sous-estimés », a dit à la presse jeudi le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Les Gazaouis « ont un accès limité aux services de base, ont été confrontés à des déplacements répétés et souffrent désormais d’un blocus des approvisionnements alimentaires », a dit Dr Tedros à l’association des correspondants de l’Organisation des Nations Unies. « La malnutrition est généralisée et les décès liés à la faim sont en augmentation », a-t-il prévenu.

« En juillet, près de 12.000 enfants de moins de 5 ans ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë, soit le chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré », a-t-il souligné.

Un garçon est soigné pour ses blessures à l’hôpital Al Helou de la ville de Gaza.

Mourir en tentant de trouver de la nourriture

Par ailleurs, le chef de l’OMS a rappelé que dans la bande de Gaza, les gens meurent de faim, de maladie mais qu’ils meurent aussi alors qu’ils tentent « désespérément » de trouver de la nourriture.

Depuis le 27 mai, plus de 1.600 personnes ont été tuées et près de 12.000 blessées alors qu’elles tentaient de se procurer de la nourriture dans les sites de distribution.

Le désespoir qui règne à Gaza a entraîné un effondrement de l’ordre public, créant des conditions dangereuses dans lesquelles les opérations humanitaires sont contraintes de se dérouler.

Dr Tedros a appelé à ce qu’une aide renforcée, soutenue et sans entrave soit autorisée à entrer à Gaza, par toutes les voies possibles. « Il faut mettre un terme aux blocages actuels et accroître les volumes d’aide afin de reconstituer les réserves essentielles », a-t-il dit avant d’insister : « Nous appelons à la protection des professionnels de santé, à la libération de tous les otages, au cessez-le-feu et à une paix durable ».

« Un permis de tuer en toute impunité »

En écho, le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a commenté un tweet de l’ONG Médecins du monde, indiquant que les distributions alimentaires organisées dans l’enclave par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), sont devenues des lieux de « meurtres orchestrés et de déshumanisation », et non plus d’aide humanitaire.

« [Ce n’est pas de l’aide. C’est un massacre orchestré] : un permis de tuer des personnes affamées en toute impunité », a commenté, sur X, Philippe Lazzarini.

Selon l’agence onusienne, ces « cruelles scènes dystopiques » sont la nouvelle norme à Gaza, où les gens ont été dévalorisés et déshumanisés.

« Depuis la création de la GHF, près de 1.400 personnes ont été tuées alors qu’elles cherchaient désespérément de la nourriture. Pendant ce temps, la famine se propage, tuant silencieusement trop d’enfants ».

Pour l’UNRWA, il est temps pour la communauté internationale de retrouver sa boussole morale et son humanité. « Levez le siège et rétablissez pleinement une réponse humanitaire sans entrave, sûre et digne, sous la coordination de l’ONU, y compris l’UNRWA », a conclu M. Lazzarini.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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