« Nos ressources ont été réduites, tout comme le financement des organisations de défense des droits de l’homme, y compris au niveau local, dans le monde entier », a déclaré mercredi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme lors de sa conférence de presse annuelle marquant la Journée des droits de l’homme.

« Les droits humains. Sous-financés. Mis à mal. Attaqués. Et pourtant. Puissants. Inébranlables. Mobilisateurs », a ajouté Volker Türk.

« Cette année a sans aucun doute été difficile. Et pleine de contradictions dangereuses. Le financement des droits de l’homme a été réduit, tandis que les mouvements anti-droits sont de mieux en mieux financés. Ceux qui défendent les droits et la justice sont attaqués, sanctionnés et traînés devant les tribunaux, alors même que ceux qui ordonnent la commission de crimes atroces continuent de jouir de l’impunité », a-t-il fustigé.

300 postes supprimés

La baisse du budget du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), qui dispose de 90 millions de dollars de moins que ce dont il a besoin cette année, a ainsi entraîné la suppression de 300 emplois.

Sur le terrain, des « travaux essentiels » ont dû être supprimés, notamment en Colombie, en République démocratique du Congo, au Myanmar, en Tunisie et dans d’autres pays, à un moment où les besoins augmentent.

Il a ajouté que les visites des rapporteurs spéciaux de l’ONU et des experts indépendants dans les pays, ainsi que les missions d’enquête des organes d’enquête ont été réduites, « parfois de manière drastique », tandis que les dialogues avec les États sur leur respect des traités des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme ont dû être reportés.

« Tout cela a des répercussions considérables sur les efforts internationaux et nationaux visant à protéger les droits de l’homme », a fait valoir M. Turk.

La situation à Gaza reste « préoccupante »

Ces coupes budgétaires interviennent alors que de Gaza au Soudan, en passant par l’Ukraine, les conflits armés continuent de dévaster les populations civiles malgré les accords de cessez-le-feu. Selon le chef des droits de l’homme, de tels accords ne se sont pas encore traduits par une protection efficace des civils sur le terrain.

Pour négocier une paix durable, il est important de prendre des mesures de confiance fondées sur les droits de l’homme. « Il est impératif que les accords de paix et les cessez-le-feu soient garantis et mis en œuvre de bonne foi. Et dans le plein respect du droit international, qui ne peut jamais être mis de côté pour des raisons de convenance politique ».

M. Turk s’est ainsi dit préoccupé par l’évolution actuelle de la situation à Gaza, où les violences et les meurtres de civils par Israël se poursuivent malgré le cessez-le-feu conclu en octobre. « Gaza reste un lieu de souffrances, de pertes et de peur inimaginables. Si les effusions de sang ont diminué, elles n’ont pas cessé pour autant ».

Les attaques israéliennes se poursuivent, notamment contre les personnes qui s’approchent de la « ligne jaune » (la nouvelle frontière militaire interne dans la bande de Gaza imposée par l’armée israélienne), les immeubles résidentiels, les tentes et les abris des personnes déplacées, ainsi que d’autres biens civils. « Il est temps d’intensifier la pression et le plaidoyer – et non de sombrer dans la complaisance – en faveur des Palestiniens dans l’ensemble du territoire occupé », a-t-il insisté.

Risque de répétition des atrocités d’El Fasher au Kordofan

Concernant la situation au Soudan, le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est dit « extrêmement préoccupé » par la possibilité que les atrocités commises dans la ville d’El Fasher (Darfour), tombée fin octobre sous le contrôle des paramilitaires des Forces de soutien rapide, se reproduisent dans une autre région soudanaise, le Kordofan.

« Du Darfour et du Kordofan à Khartoum et Omdurman et au-delà, aucun civil soudanais n’a été épargné par la violence cruelle et insensée », a affirmé Volker Turk aux journalistes à Genève.

En réponse à une question sur El Fasher, il a déclaré : « Nous parlons ici de crimes atroces très graves, certainement des crimes de guerre, voire potentiellement des crimes contre l’humanité ».

Attaques contre le système énergétique ukrainien

Lors de cette conférence de presse, M. Türk a également évoqué la situation en Ukraine où les dommages causés aux civils ont fortement augmenté.

Selon l’ONU, le nombre de victimes civiles depuis le début de l’année est supérieur de 24 % à celui de la même période l’année dernière, en grande partie à cause de l’utilisation accrue par la Russie d’armes puissantes à longue portée et de ses efforts continus pour conquérir de nouveaux territoires ukrainiens par la force armée.

Les attaques à grande échelle contre le système énergétique ukrainien ont provoqué des coupures d’électricité d’urgence et prolongées, ainsi que des perturbations dans l’approvisionnement en eau et en chauffage dans de nombreuses régions.

« Des mesures urgentes doivent être prises pour soulager les souffrances, notamment le retour des enfants transférés, l’échange de tous les prisonniers de guerre et la libération inconditionnelle des détenus civils retenus par les autorités russes », a dit M. Türk.

Les discours haineux contre les migrants sont intolérables

Sur un autre plan, le Haut-Commissaire s’est insurgé contre les discours haineux intolérables ciblant les migrants.

Dans plusieurs pays, les migrants font face à des refoulements violents, des rafles à grande échelle, des arrestations et des renvois sans procédure régulière. « Nous assistons à la criminalisation des migrants et des réfugiés ainsi que de ceux qui les soutiennent », a déploré M. Türk, rappelant qu’il est essentiel de lutter contre la diabolisation et les discours haineux à l’encontre des migrants et des réfugiés.

Il a ainsi exhorté les États à engager « un débat politique fondé sur des données factuelles concernant les questions de migration et de réfugiés, ancré dans le droit international relatif aux droits humains et aux réfugiés ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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