« Cet acte de leadership audacieux et ambitieux […] permettra de sauver de très nombreux millions de vies », a salué M. Fletcher lors d’une conférence de presse organisée à la mission américaine dans la ville suisse. Le haut responsable onusien a remercié le président des États-Unis, Donald Trump, son secrétaire d’État, Marco Rubio, ainsi que le responsable américain de l’aide internationale, Jeremy Lewin. Le montant, qui sera versé aux fonds humanitaires pilotés par le bureau de M. Fletcher (OCHA), doit permettre de soutenir des opérations vitales dans 17 pays, avec un objectif affiché : sauver des millions de vies en 2026.

L’humanitaire recentré sur le « sauvetage de vies »

À la tribune de la mission, Jeremy Lewin a livré le sens politique de l’initiative. Pour l’administration Trump, le système humanitaire onusien avait « dépassé les limites », au point de devenir inefficace, coûteux et fragmenté. « Nous avons trouvé un système humanitaire qui avait grossi au-delà du raisonnable, devenu en quelque sorte insoutenable », a-t-il affirmé, pointant des lourdeurs administratives, des initiatives concurrentes et des doublons entre agences.

La réponse américaine se veut radicale : mettre fin à des centaines de subventions éclatées au profit d’un mécanisme de financement mutualisé, placé sous l’autorité renforcée des coordinateurs humanitaires sur le terrain. « Au lieu d’avoir toutes ces subventions individuelles fragmentées par projet, le coordinateur humanitaire ou le coordinateur régional d’une région donnée aura le pouvoir et la responsabilité de la coordination », a expliqué M. Lewin, revendiquant un modèle « plus rapide, plus flexible » et recentré sur l’impact immédiat.

Cette nouvelle architecture, insiste Washington, doit aussi renforcer le contrôle politique. « Les contribuables américains ont le droit de savoir comment leur soutien est utilisé », a acquiescé Tom Fletcher, promettant de montrer « comment chaque dollar produit un impact réel et vital ». Les fonds seront soumis à des mécanismes de redevabilité renforcée, alignés, selon M. Lewin, sur les « intérêts nationaux américains ».

Une réforme assumée, des résistances attendues

Les deux responsables n’ont pas cherché à minimiser l’ampleur du chantier. « Il y aura de nombreuses personnes mécontentes », a reconnu Jeremy Lewin, assumant des réformes susceptibles de bousculer agences, ONG partenaires et équilibres internes du système. Tom Fletcher, lui, parle d’un « redémarrage humanitaire », fondé sur la « priorisation, l’efficacité, la réforme, le regroupement et le renouveau du système humanitaire ».

Sur le terrain, souligne-t-il, les besoins restent écrasants. Il évoque cette femme rencontrée au Darfour, violée sur la route de l’exil, blessée, mais finalement soignée dans une clinique soutenue par l’ONU. « Grâce à ce dont nous parlons aujourd’hui, des millions et des millions de personnes supplémentaires recevront cette aide », a-t-il assuré, voyant dans l’annonce américaine une source d’« espoir et d’optimisme ».

Un père et sa fille ayant fui le Venezuela en Équateur, fabriquent une chaise à partir de pneus usagés dans leur jardin.

Diplomatie et secours

L’administration américaine lie étroitement aide humanitaire et diplomatie. « Trop souvent, nous nous concentrons uniquement sur la livraison de l’aide », a regretté Jeremy Lewin. Dans son sillage, Tom Fletcher a plaidé pour faire de 2026 « une année de diplomatie et de consolidation de la paix ». Moins de conflits, rappelle-t-il, signifie mécaniquement moins de besoins humanitaires.

L’engagement américain ne couvre toutefois qu’une partie de l’effort. Le plan humanitaire de l’ONU pour 2026 vise 87 millions de personnes et nécessite 23 milliards de dollars. Les États-Unis en deviennent le principal contributeur de départ, mais appellent les autres capitales à suivre. Les Émirats arabes unis ont déjà annoncé 550 millions de dollars.

« Deux milliards de dollars permettent d’aller très loin pour sauver des millions de vies », a insisté Tom Fletcher. « Cela ne financera évidemment pas l’ensemble du plan. […] Notre travail consiste désormais à aller convaincre les autres donateurs ». La réforme est engagée, le financement amorcé. Reste à savoir si le reste du monde acceptera, lui aussi, de se plier aux nouvelles règles du jeu humanitaire.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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