Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit « profondément préoccupé » vendredi par la dégradation rapide des conditions d’accueil, conséquence directe de l’afflux de civils fuyant les combats entre les rebelles de l’Alliance fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23) et les forces armées congolaises dans l’est de la RDC. Chaque jour, des milliers de personnes franchissent la frontière à pied ou en bateau, saturant des ressources locales déjà fragiles. Femmes et enfants constituent l’essentiel de ces nouveaux arrivants.

« Ils arrivent épuisés et gravement traumatisés, portant les marques physiques et psychologiques d’une violence terrifiante », a déclaré depuis Bujumbura Brigitte Mukanga-Eno, représentante du HCR au Burundi, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève. « Nos équipes ont rencontré des femmes enceintes qui ont déclaré ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours ».

Malgré la signature, le 4 décembre à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, qui, selon l’ONU, soutient militairement l’AFC/M23 – ce que Kigali dément –, les rebelles se sont emparés de plusieurs localités dans le Sud-Kivu, dont Uvira, tombée le 9 décembre à l’issue de combats intenses. Cette ville stratégique, située sur les rives du lac Tanganyika, à proximité du Burundi, était devenue chef-lieu provincial après la prise de Bukavu par les rebelles, en février, dans le cadre d’une campagne militaire fulgurante engagée en début d’année.

Des réfugiés fuyant la recrudescence des combats au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), arrivent au Burundi.

Risques sanitaires croissants

Les centres de transit et les sites informels d’accueil ont depuis longtemps dépassé leurs capacités, parfois de près de 200 %, laissant des centaines de familles dans des conditions jugées intenables par le HCR. Les pénuries d’eau potable et d’infrastructures d’assainissement font craindre l’apparition de foyers épidémiques, notamment de choléra et de variole simienne.

Pour tenter de désengorger les sites existants, les autorités burundaises ont ouvert un nouveau lieu d’accueil à Bweru, dans la province orientale de Ruyigi Buhumuza. Plus de 20 000 réfugiés y ont déjà été transférés. Mais les conditions y demeurent précaires. « De nombreuses familles dorment encore à la belle étoile faute de tentes, exposant des milliers de personnes à des conditions difficiles dans une région de haute altitude où les températures baissent fortement le soir et où les pluies sont fréquentes », a détaillé Mme Mukanga-Eno.

Violence persistante au Sud-Kivu

De l’autre côté de la frontière, dans le Sud-Kivu, les violences ne faiblissent pas. Attaques de drones et bombardements ont déjà contraint plus de 500 000 Congolais à quitter leurs foyers, souvent pour la deuxième ou la troisième fois cette année. « Des dizaines d’écoles servent désormais de dortoirs surpeuplés, et les premiers cas de choléra font leur apparition », a alerté la représentante du HCR.

Les combats restreignent par ailleurs l’accès humanitaire, compliquant l’acheminement de l’aide vers les populations les plus vulnérables. Cette situation intervient alors que les rebelles de l’AFC/M23 ont annoncé leur intention de se retirer d’Uvira. 

Interrogée sur une éventuelle fermeture des frontières, Mme Mukanga-Eno rappelle que les frontières sont déjà officiellement fermées. « Mais les autorités burundaises ont laissé une sorte de couloir pour permettre aux réfugiés, aux personnes qui fuient la RD Congo, d’entrer au Burundi. Mais officiellement, les frontières sont déjà fermées à Gatumba », a-t-elle précisé.

Un camp de réfugiés congolais au Burundi (photo d’archives).

Un appel urgent à la mobilisation financière

Reste la question du financement, devenue centrale. Le HCR estime à plus de 47 millions de dollars les fonds nécessaires au cours des quatre prochains mois pour venir en aide à quelque 500 000 déplacés internes en RDC et jusqu’à 166 000 réfugiés au Burundi, au Rwanda et dans d’autres pays voisins.

« Nous connaissons une situation financière très difficile depuis le début de l’année. Et rien qu’en 2025, c’est la deuxième fois que le Burundi est confronté à cet afflux massif de réfugiés », a souligné Mme Mukanga-Eno. Sans un renforcement rapide des financements, prévient l’agence onusienne, l’aide continuera d’arriver au compte-gouttes, au risque d’exposer davantage encore des populations déjà éprouvées.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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