Selon une nouvelle enquête publiée mercredi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 72 000 familles d’agriculteurs et d’éleveurs ont désormais besoin d’une aide agricole d’urgence en Cisjordanie. Pour l’agence onusienne, une intervention rapide est indispensable afin de soutenir ces ménages et d’éviter des conséquences durables sur les moyens de subsistance.
L’enjeu est d’autant plus crucial que l’agriculture demeure une source de revenus vitale. Sur les 700 000 familles vivant en Cisjordanie, selon le bureau central palestinien des statistiques, environ 115 000 dépendent directement de ce secteur pour leur subsistance, faisant de l’agriculture un pilier central de la sécurité alimentaire et des revenus.
Près de 90 % des familles confrontées à des chocs
« Les familles d’agriculteurs ont un besoin urgent d’aide, tant en espèces qu’en nature, pour atténuer les effets de la violence généralisée des colons, de l’aggravation de la crise économique et de la perte de revenus quasi généralisée », déclare dans un communiqué Rein Paulsen, spécialiste des urgences agricoles à la FAO.
Menée durant l’été 2025 auprès de plus de 1 500 familles – producteurs agricoles, éleveurs ou ménages vivant à la fois de l’agriculture et de l’élevage –, l’enquête met en évidence des pressions croissantes sur les communautés rurales. Près de neuf familles agricoles sur dix, soit environ 100 000 ménages, ont récemment subi au moins un « choc » grave. Les plus fréquemment cités sont les conflits et la violence, l’augmentation du coût de la vie et la perte d’emploi.
Avant octobre 2023, nombre de ces familles complétaient leurs revenus par un travail non agricole. Plus de 40 % des personnes interrogées travaillaienten Israël ou dans des colonies israéliennes.
Un avant-poste israélien récemment installé à l’intérieur du camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
Pénurie d’eau, restrictions et flambée des coûts
Depuis le déclenchement du conflit à Gaza, en octobre 2023, plus de 90 % de ces travailleurs ont perdu leur emploi, et moins de la moitié ont depuis retrouvé une activité, le plus souvent dans l’agriculture – au moment même où celle-ci devient de plus en plus difficile à exercer. Les familles font état d’un accès limité à l’eau, de restrictions de mouvement et d’accès à la terre, d’un manque d’intrants agricoles disponibles et abordables, ainsi que de coûts élevés du carburant et du transport.
Malgré ces obstacles, l’agriculture reste l’un des moyens les plus efficaces pour accéder à la nourriture et générer des revenus. D’où l’urgence, pour la FAO, de garantir aux agriculteurs et éleveurs touchés par les conflits une aide leur permettant de rétablir et relancer la production. « Des semences et des engrais, des cultures résistantes à la sécheresse, des trousses vétérinaires, des réservoirs d’eau, des abris pour animaux et des outils de transformation des produits laitiers sont donc nécessaires de toute urgence pour maintenir les moyens de subsistance », insiste Rein Paulsen.
Les membres d’une famille palestinienne transportent leurs affaires dans le camp de réfugiés de Nur Shams, au nord de la Cisjordanie.
Un climat de « peur et de stress chronique »
Parallèlement, le bureau onusien des affaires humanitaires relève que les violences commises au cours des trois dernières années par des colons, combinées aux restrictions d’accès, ont provoqué le déplacement de populations dans 85 communautés et zones palestiniennes de Cisjordanie, dont 33 ont été entièrement vidées de leurs habitants.
Dans la zone C, placée sous contrôle administratif et sécuritaire israélien, le gouvernorat de Ramallah est le plus touché : il concentre plus de 40 % des déplacements enregistrés dans ce contexte au cours des trois dernières années, soit environ 1 600 personnes sur 3 900. Il est suivi par le gouvernorat d’Hébron, où près de 720 personnes ont été déplacées, principalement en 2023.
Les communautés de la vallée du Jourdain, qui s’étend sur quatre gouvernorats, ont également connu une hausse marquée des déplacements, représentant cette année près d’un tiers des cas recensés en Cisjordanie.
Ces déplacements forcés et les attaques répétées ont des répercussions profondes sur les communautés palestiniennes. Selon des agences humanitaires, la violence des colons et des militaires crée « un climat omniprésent de peur et de stress chronique », provoquant chez les habitants – en particulier les enfants – des symptômes liés à « des traumatismes tels que des cauchemars, des crises de panique et une anxiété sévère ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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