En cause, l’avancée au début du mois de forces affiliées au groupe séparatiste du Conseil de transition du Sud vers l’Hadramaout et Al-Mahra, deux régions du pays jusqu’ici relativement épargnées par les affrontements directs. Une dynamique qui, loin de rapprocher les parties d’un règlement, menace, selon lui, d’ouvrir un nouveau front.
Une guerre fragmentée depuis plus d’une décennie
Depuis 2014, le Yémen est le théâtre d’un conflit larvé entre, d’un côté, les houthistes, une milice chiite soutenue par l’Iran et le Hezbollah libanais, et de l’autre, le gouvernement légitime, reconnu par l’ONU et appuyé par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite. Outre la capitale, Sanaa, les rebelles ont pris possession du nord et de l’ouest du pays, dont le port stratégique d’Hodeïda, sur la mer Rouge.
Le gouvernement, replié à Aden, sur la rive méridionale, conserve le contrôle des territoires du sud et de l’est. À sa tête, un conseil présidentiel rassemble une constellation d’acteurs anti-houthistes, dont le Conseil de transition du Sud mis en cause par António Guterres, une organisation séparatiste appuyée par les Émirats arabes unis.
Mettre fin aux actions unilatérales
Face aux journalistes, le Secrétaire général a mis en garde contre les initiatives menées hors de tout cadre politique. Les actions unilatérales, avertit-il, « creusent les divisions, durcissent les positions et accroissent le risque d’une escalade plus large et d’une fragmentation accrue ».
Le danger n’est plus seulement yéménite. Une reprise généralisée des hostilités pourrait, prévient-il, avoir « de graves répercussions sur la paix et la sécurité régionales, notamment en mer Rouge, dans le golfe d’Aden et dans la Corne de l’Afrique ».
Un appel pressant à la retenue et au dialogue
Face à cette perspective, le chef de l’ONU lance un appel appuyé à la retenue. « J’exhorte toutes les parties […] à désamorcer les tensions et à régler leurs différends par le dialogue », plaide-t-il. Un message qui s’adresse aussi aux acteurs régionaux, dont « l’engagement constructif » est, selon lui, indispensable aux efforts de médiation des Nations Unies.
L’objectif reste inchangé, mais paraît plus lointain que jamais : « un règlement politique durable, négocié, qui préserve la souveraineté et l’intégrité territoriale du Yémen, prenne en compte les aspirations de tous les Yéménites et mette un terme à ce conflit dévastateur ». En attendant, la population yéménite continue de payer un prix terrible.
Le personnel des Nations Unies continue de travailler au Yémen malgré la menace des enlèvements et de la reprise du conflit dans le pays.
Les humanitaires pris pour cible
Les chiffres dessinent une catastrophe prolongée dans ce pays où près de 4,8 millions de personnes sont déplacées et 19,5 millions de personnes sont dépendantes de l’aide humanitaire. Or cette aide est aujourd’hui menacée. Dans les zones contrôlées par les houthistes, déplore António Guterres, « l’environnement opérationnel est devenu intenable ».
Pour preuve, la détention de 59 membres du personnel de l’ONU, d’ONG et du corps diplomatique par la milice chiite. Le Secrétaire général réclame leur « libération immédiate et inconditionnelle ». Ces derniers jours, souligne-t-il, trois agents de l’ONU ont été déférés devant une juridiction pénale spéciale par les autorités houthies de facto. « Cette décision doit être annulée », martèle-t-il. « Toutes les charges liées à l’exercice de leurs fonctions officielles au sein des Nations unies doivent être abandonnées ».
Au-delà des cas individuels, c’est un principe qu’il défend : « Les Nations Unies et leurs partenaires ne doivent jamais être pris pour cible, arrêtés ou détenus en raison de l’exercice de leurs fonctions officielles ». Sans cet espace minimal, insiste-t-il, l’action humanitaire devient impossible.
Une paix encore jugée possible
Malgré ce contexte hostile, plus de 5,3 millions de Yéménites ont reçu cette année une aide alimentaire, nutritionnelle et sanitaire. « Avec un financement adéquat et un espace opérationnel suffisant, nous pouvons faire bien davantage », assure-t-il.
António Guterres se refuse ainsi à enterrer l’espoir. Les parties, rappelle-t-il, « se sont déjà rapprochées de la paix » lors de la trêve de 2022 et dans le cadre d’engagements pris en 2023, même si les évolutions ultérieures ont compliqué la situation. « Malgré tout, la voie de la paix demeure possible », affirme le chef de l’ONU.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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