Au Soudan et en Centrafrique, les Casques bleus ciblés par des attaques brutales

Samedi 13 décembre, des attaques de drones ont visé la base logistique des forces de maintien de la paix des Nations Unies à Kadougli, au Kordofan du Sud (Soudan), coûtant la vie à six Casques bleus bangladais et en blessant neuf autres, alors qu’ils étaient en service au sein de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).

Abyei est un territoire riche en pétrole que se disputent le Soudan et le Soudan du Sud depuis la partition du Soudan en 2011. Depuis, la zone est surveillée par la FISNUA.

Cérémonie à Abyei

Lundi matin, une cérémonie solennelle s’est tenue au quartier général de la mission à Abyei pour rendre hommage aux Casques bleus tués. « Leurs dépouilles sont rapatriées au Bangladesh », a précisé le porte-parole adjoint du Secrétaire général, Farhan Haq, lors d’un point de presse à New York.

« Leur sacrifice pour la paix ne sera jamais oublié. Toute la famille de l’UNISFA partage le deuil des familles des Casques bleus disparus, ainsi que celui du gouvernement et du peuple bangladais », a-t-il ajouté.

Les Casques bleus blessés, qui ont été évacués de Kadougli à Abyei samedi, sont soignés à l’hôpital de la FISNUA à Abyei. « La priorité absolue de la mission est de tout mettre en œuvre pour leur fournir les soins médicaux appropriés », a dit M. Haq.

Assurer la sécurité des Casques bleus

La FISNUA prend toutes les mesures nécessaires pour protéger son personnel et ses installations, en renforçant les mesures de protection à la base logistique de Kadougli, et elle est en contact étroit avec les parties prenantes concernées pour évaluer la situation, a-t-il précisé.

Le chef de mission par intérim et commandant de la Force, le général de division Robert Yaw Affram, s’est rendu à Kadougli lundi pour évaluer la situation et s’entretenir avec les Casques bleus sur le terrain et les autres parties concernées.

Le Secrétaire général de l’ONU, qui a condamné ces attaques de drones et a affirmé qu’elles peuvent constituer des crimes de guerre, s’est entretenu dimanche par téléphone avec le Conseiller principal du Bangladesh, Muhammed Yunus, pour exprimer ses condoléances au gouvernement et au peuple bangladais et leur témoigner sa solidarité suite à cette attaque odieuse, a indiqué son porte-parole.

Une situation qui se détériore au Kordofan

De son côté, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti lundi que la situation dans la région du Kordofan se détériore rapidement, les civils étant confrontés à des risques croissants en raison de l’intensification des hostilités.

L’ONU est notamment alarmée par les informations selon lesquelles, dimanche, une attaque de drone a frappé un hôpital dans la ville de Dilling, dans l’État du Kordofan du Sud, faisant au moins six morts et 12 blessés.

L’escalade de la violence provoque de nouveaux déplacements. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que plus de 1 700 personnes ont été déplacées entre jeudi et samedi depuis plusieurs villes du Kordofan du Sud.

Malgré l’insécurité, l’ONU et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour fournir une assistance vitale, dans la mesure où le financement et l’accès le permettent.

Attaque contre un convoi en République centrafricaine

En République centrafricaine, un convoi d’escorte logistique de la mission de maintien de la paix des Nations Unies, la MINUSCA, a été attaqué lundi par des membres présumés d’un groupe armé (Azandé Ani Kpi Gbé) à environ 22 km de Zemio, dans la préfecture du Haut-Mbomou.

Deux Casques bleus népalais ont été blessés lors de cette attaque. Ils ont été transférés à Bangui pour y recevoir les soins appropriés et leur état est stable, a précisé la MINUSCA.

La cheffe de la mission de maintien de la paix, Valentine Rugwabiza, a exprimé sa profonde préoccupation face à cette nouvelle attaque contre les Casques bleus dans le pays et a rappelé que les attaques contre les Casques bleus des Nations Unies peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international.

La mission appelle les autorités centrafricaines à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces actes afin qu’ils soient traduits en justice.