Selon le 20ᵉ Bulletin arctique 2025 (Arctic Report Card 2025), rédigé par 112 scientifiques issues de 13 pays, la région subit aujourd’hui des bouleversements d’une ampleur inédite, du sommet de l’atmosphère jusqu’aux profondeurs de l’océan.

Chaleurs record, précipitations inédites, banquise au plus bas, glaciers en déroute, rivières « rouillées » et toundra qui verdit à grande vitesse : la région se transforme sous nos yeux.

Et ce qui se passe en Arctique, rappelle le rapport, « ne reste pas en Arctique ».

Un climat qui bascule : chaleur, pluie et neige bouleversées

La région se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe.

Et si les 10 dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées, de octobre 2024 à septembre 2025, l’Arctique a connu ses températures de surface les plus élevées depuis 1900.

Les précipitations ont, elles aussi, battu un record annuel : hiver, printemps et automne de l’année écoulée se classent tous parmi les cinq saisons les plus humides depuis 1950.

Même tendance pour la neige : après un hiver très abondant et une couverture encore importante jusqu’au mois de mai, l’Arctique a perdu une grande partie de son manteau blanc en quelques semaines, chutant brutalement sous les normales saisonnières en juin – un phénomène récurrent depuis des années. Résultat : la surface enneigée en juin est aujourd’hui deux fois moins importante qu’il y a 60 ans.

Banquise en recul, océan bouleversé

Selon le Bulletin arctique, en mars 2025, la banquise arctique a atteint son plus faible maximum hivernal en 47 ans d’observations satellitaires. En septembre, son étendue minimale s’est classée au 10ᵉ rang des plus basses jamais mesurées et les 19 minima les plus faibles ont été enregistrés au cours des 19 dernières années.

Plus frappant encore : la glace la plus ancienne, âgée de plus de quatre ans, a chuté de plus de 95 % depuis les années 1980. Désormais, elle survit presque uniquement au nord du Groenland et de l’archipel canadien.

L’« Atlantification » – l’arrivée d’eaux plus chaudes et plus salées provenant de l’Atlantique Nord – pénètre aujourd’hui jusqu’au cœur de l’océan Arctique. Ce processus, explique le rapport, affaiblit la « stratification océanique », qui agit comme une barrière protectrice empêchant la chaleur de remonter vers la banquise, accélérant ainsi la fonte et menaçant les courants qui influencent le climat mondial.

Les glaciers fondent, les rivières s’oxydent

Entre 2023 et 2024, les glaciers d’Arctique scandinave et du Svalbard ont subi leur plus grande perte de glace jamais mesurée. Au Groenland, 129 milliards de tonnes se sont évaporées en 2025. En Alaska, les glaciers ont perdu en moyenne 38 mètres de hauteur depuis le milieu du XXᵉ siècle, remodelant radicalement le paysage.

Ces pertes alimentent l’élévation du niveau de la mer, fragilisent les réserves d’eau douce et accroissent les risques d’inondations, de glissements de terrain et de tsunamis le long des côtes arctiques.

Dans plus de 200 bassins d’Alaska, les rivières ont viré à l’orange : le dégel du pergélisol libère du fer et d’autres métaux, créant ces « rivières rouillées » où l’acidité augmente, l’eau se dégrade et la biodiversité recule.

Une jeune fille de la communauté Iñupiat sur une banquise sur une rive de l’océan Arctique à Barrow, en Alaska. (photo d’archives)

Un verdissement trompeur

Le « verdissement » de l’Arctique, observé pour la première fois dans les années 1990, continue de s’accentuer. Selon le Bulletin arctique, en 2025, la toundra a atteint son troisième niveau de verdure le plus élevé depuis le début des observations satellites, prolongeant une série de valeurs records entamée en 2020. Mais ce verdissement-là, loin d’être un progrès environnemental, témoigne en Arctique de changements rapides : il transforme les habitats, influe sur les conditions du pergélisol et affecte les moyens de subsistance des populations, avec des implications pour le climat et le cycle du carbone.

Le rapport insiste : un suivi scientifique solide – comprenant les observations et les partenariats de recherche menés par des communautés et organisations autochtones – est indispensable pour comprendre et accompagner les transformations de la région, qui se réchauffe le plus rapidement au monde.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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