« Nous ne devons pas laisser la souffrance des Palestiniens de Gaza sombrer dans l’oubli », a-t-il lancé, vendredi matin, lors d’une conférence de presse au siège des Nations Unies, à New York. Visiblement animé par l’urgence sur le terrain, le Secrétaire général de l’ONU a dressé un tableau implacable d’une enclave à l’agonie. « Les familles ont été déplacées à maintes reprises, et sont aujourd’hui confinées dans moins d’un cinquième du territoire de Gaza », a-t-il rappelé, dénonçant une situation plus grave aujourd’hui qu’« à aucun moment de cette longue et brutale tragédie ».

Ses mots ont claqué, nets, comme des coups de semonce. « Les bombes pleuvent sur des tentes, sur des familles, sur ceux qui n’ont plus aucun endroit où fuir », a-t-il lancé, avant d’asséner une phrase appelée à hanter les consciences : « Chercher de la nourriture ne devrait jamais valoir une condamnation à mort ».

Quelques jours plus tôt, l’ONU révélait que plus de 400 personnes avaient été tuées ces dernières semaines à Gaza, alors qu’elles tentaient de se ravitailler près de points de distribution mis en place par la Fondation humanitaire pour Gaza. Cette initiative, soutenue par Israël et les États-Unis mais conduite en dehors de tout cadre onusien, ne bénéficie d’aucune garantie de sécurité pour les civils qui s’y pressent.

Face aux critiques de la Fondation, qui accuse les Nations Unies de désinformation, António Guterres a réagi sans détour : « Ce ne sont pas nous qui avons inventé les images que le monde entier a vues ».

Gaza asphyxiée, l’aide humanitaire piétinée

Depuis le 7 octobre 2023 et les attaques terroristes du Hamas en territoire israélien, l’armée israélienne a mené une offensive d’une intensité inédite dans le territoire. Huit mois plus tard, Gaza est en ruines, et la famine menace. Selon les Nations Unies, plsu de 90 % de la population souffre d’insécurité alimentaire aiguë.

Malgré cela, les opérations humanitaires onusiennes sont toujours entravées. Le chef de l’ONU l’a dit sans détour : « Israël, en tant que puissance occupante, a l’obligation, au regard du droit international, d’autoriser et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Or, les opérations humanitaires continuent d’être étouffées ».

Ce n’est que mercredi que l’Organisation mondiale de la santé a pu faire entrer un petit convoi médical dans Gaza, le premier depuis près de quatre mois. Une goutte d’eau dans un océan de besoins. « Un filet d’aide ne suffit pas. Ce qu’il faut, c’est un déferlement. Ce filet doit devenir un océan », a insisté M. Guterres, appelant à « des mesures concrètes » pour un acheminement rapide, massif et sûr de l’aide dans tout le territoire.

Quelques heures plus tôt, le quotidien israélien Haaretz publiait des témoignages de soldats israéliens affirmant avoir reçu l’ordre de tirer sur des civils palestiniens désarmés qui attendaient de l’aide. Le Secrétaire général n’a pas commenté directement ces révélations, mais a rappelé : « Il n’est pas nécessaire d’attendre ce type de rapports pour reconnaître qu’il y a eu de graves violations du droit international. Et lorsqu’il y a violation du droit, il doit y avoir redevabilité ».

Une solution politique, pas militaire

Au fil de son intervention, António Guterres est revenu à plusieurs reprises à une idée centrale : la guerre ne peut pas être la solution. « Il est temps d’instaurer un cessez-le-feu immédiat à Gaza. De libérer, sans condition et sans délai, tous les otages. Et de garantir un accès humanitaire total, sûr et durable », a-t-il martelé.

L’ONU, rappelle-t-il, dispose d’un plan éprouvé, déployé lors du précédent cessez-le-feu, fondé sur les principes humanitaires de neutralité, d’indépendance et d’impartialité. « Il doit être autorisé à fonctionner de nouveau », a-t-il insisté, appelant les États membres à « faire honneur » à la Charte des Nations Unies, célébrée la veille pour son 80e anniversaire.

En réponse à une question sur l’avenir de Gaza, António Guterres a une nouvelle fois affirmé son soutien à l’Autorité palestinienne. « Nous reconnaissons l’Autorité palestinienne comme l’autorité légitime sur les territoires palestiniens. Et bien sûr, nous soutiendrons toute initiative de paix menée par elle ».

Et de conclure avec un rappel à l’essentiel, dans une salle silencieuse : « La seule voie durable pour redonner espoir est celle de la solution à deux États ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.