« Le niveau de souffrance et de brutalité à Gaza est insupportable », a déploré le Sous-Secrétaire général de l’ONU pour le Moyen-Orient, Mohamed Khaled Khiari.
Alors que les raids aériens et l’opération terrestre de l’armée israélienne se poursuivent dans l’enclave palestinienne, les victimes civiles s’accumulent. Depuis le 17 juin, plus de 1.000 Palestiniens ont été tués, soit une moyenne de 82 morts par jour, selon le ministère de la santé de Gaza. Le 19 juin, trois maisons ont été frappées à Jabalia, tuant au moins 14 membres d’une même famille. Le lendemain, 12 personnes, dont quatre femmes, ont été tuées dans un bâtiment résidentiel à Deir al-Balah. Une nouvelle offensive est attendue dans le nord de la bande, où les ordres d’évacuation se multiplient.
Des sites de distribution d’aide militarisés
Parallèlement, les attaques contre les civils cherchant de l’aide ne font que se répéter. Le 17 juin, un char israélien a ouvert le feu sur une foule rassemblée autour de camions du Programme alimentaire mondial (PAM) à Khan Younès. Le bilan serait de 50 morts et 200 blessés. Le même jour, 580 Palestiniens auraient été tués en tentant d’accéder à des points de distribution de nourriture de la Fondation humanitaire de Gaza, une initiative soutenue par Israël et les États-Unis qui fournit de l’aide sans passer par le système onusien. Le 24 juin, les troupes israéliennes ont tiré à proximité de deux autres sites de la Fondation au nord d’Al-Bureij et au nord-ouest de Rafah : 49 morts, 197 blessés.
« Nous condamnons fermement la perte de vies humaines et les blessures infligées aux Palestiniens en quête d’aide à Gaza et appelons à une enquête immédiate et indépendante sur ces événements, et à ce que les auteurs soient tenus responsables », a lancé M. Khiari, qui intervenait dans le cadre d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Une aide toujours au compte-goutte
« Après près de 80 jours de refus par Israël de laisser entrer toute aide humanitaire ou commerciale dans Gaza, les livraisons ont commencé à reprendre, mais à un niveau totalement insuffisant face aux besoins immenses de la population », a rappelé le haut responsable. « Nous appelons Israël à respecter ses obligations en vertu du droit international, et à permettre le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux civils dans le besoin ».
Israël affirme que neuf soldats ont été tués à Gaza depuis le 17 juin, dont sept dans l’explosion d’un engin visant leur véhicule blindé. Depuis le 7 octobre 2023, 1.748 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués dans des attaques en lien avec Gaza. Cinquante otages, dont une femme, sont toujours détenus par le Hamas et d’autres groupes armés.
M. Khiari a dénoncé « la poursuite de la détention d’otages dans des conditions atroces », rappelant que « rien ne peut justifier ces actes de terreur ».
Il a également condamné sans équivoque les pertes « massives en vies humaines civiles à Gaza », y compris des enfants et des femmes, ainsi que la destruction d’habitations, d’écoles, d’hôpitaux et de mosquées. « Le châtiment collectif infligé au peuple palestinien est injustifiable ».
Des Palestiniens sont contraints de fuir leurs foyers en Cisjordanie.
Des colons hors de contrôle en Cisjordanie
En Cisjordanie occupée, les opérations militaires israéliennes se poursuivent. Le 25 juin, un adolescent palestinien a été tué à Al-Yamoun, à l’ouest de Jénine. Le même jour, une femme âgée a été abattue dans le camp de Shu’fat à Jérusalem-Est. Le 19 juin, des colons armés ont ouvert le feu sur des Palestiniens à Sourif, tuant un homme et blessant sept autres. Le 25 juin, trois Palestiniens ont été tués à Kafr Malik lors d’une attaque accompagnée d’incendies criminels. Le lendemain, le démantèlement d’un avant-poste par l’armée a entraîné plusieurs jours d’affrontements. Des colons ont jeté des pierres sur des soldats israéliens et tenté de percuter un véhicule militaire. L’armée a répliqué à balles réelles. Un adolescent israélien de 14 ans aurait été blessé.
« Nous restons profondément alarmés par l’expansion incessante des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est », a poursuivi M. Khiari. « L’empreinte croissante des colonies contribue à la violence des colons, renforce encore l’occupation israélienne, entrave la liberté de mouvement de la population et sape le droit du peuple palestinien à l’autodétermination ».
Reprise des enregistrements officiels en zone C
L’ONU s’inquiète également de la reprise de l’enregistrement officiel des terres en zone C, l’un des trois territoires cisjordaniens définis par les accords d’Oslo de 1995, qui reste sous contrôle civil et militaire israélien et dans lequel se trouve la majorité des colonies de peuplement.
Selon Mohamed Khaled Khiari, cette pratique administrative d’inscription des terres et d’attribution des titres de propriété « risque de faciliter davantage l’expansion et l’enracinement des colonies ».
Par ailleurs, le haut responsable a condamné la démolition de structures palestiniennes, y compris de projets humanitaires financés par la communauté internationale. Ces destructions « constituent de multiples violations du droit international » et « font craindre des transferts forcés », a-t-il estimé.
L’Autorité palestinienne en crise
Parallèlement, la crise financière de l’Autorité palestinienne s’aggrave. Les retenues sur les recettes fiscales par Israël et les incertitudes bancaires menacent les services de base. « La communauté internationale doit apporter un soutien immédiat au gouvernement palestinien afin de renforcer sa capacité de gouvernance, de répondre à ses difficultés budgétaires et de le préparer à reprendre ses responsabilités à Gaza », a appelé M. Khiari.
Il a toutefois salué la nomination d’un vice-président de Palestine et encouragé la poursuite des réformes. Dans ce contexte, il a regretté la suspension de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine, mais a salué l’engagement des co-présidents, la France et l’Arabie saoudite, à la convoquer « dès que possible ».
Enfin, M. Khiari a évoqué l’escalade militaire récente entre Israël et l’Iran. Il a condamné la « perte tragique et inutile » de vies humaines parmi les civils, ainsi que des destructions de logements et d’infrastructures.
« Le Moyen-Orient a été dévasté par les conflits et ne peut supporter une nouvelle escalade majeure », a-t-il dit, avant de saluer la trêve conclue la semaine dernière entre Israël et l’Iran. « Nous espérons que cet accord de cessez-le-feu pourra être reproduit dans d’autres conflits de la région – et nul besoin n’est plus pressant qu’à Gaza ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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