C’est un sursaut dans un désert d’abandon. Pour la première fois depuis près de quatre mois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est parvenue à acheminer de l’aide médicale dans l’enclave palestinienne. Un convoi de neuf camions, transportant notamment 2 000 unités de sang et 1 500 unités de plasma, a franchi mercredi le point de passage de Kerem Shalom, à la frontière sud de l’enclave.

L’aide a été acheminée « sans aucun pillage, malgré les conditions à haut risque le long de la route », a salué Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés, lors d’une conférence de presse depuis Jérusalem.

Les poches de sang ont été déposées dans l’entrepôt frigorifique du complexe médical Nasser, avant d’être distribuées aux hôpitaux, au bord de l’effondrement.

© UNICEF/Mohammed Nateel

Un garçon est transporté à l’hôpital Al-Ma’amdani à Gaza, après une attaque contre un abri dans une école.

« Les gens se font tirer dessus »

Cette aide arrive dans un contexte dramatique. Les établissements de santé, déjà exsangues, sont submergés par l’afflux de blessés, notamment ceux victimes de tirs ou d’explosions survenus autour des centres de distribution alimentaire gérés par la Fondation humanitaire de Gaza, une initiative conjointe des États-Unis et d’Israël qui, depuis le 27 mai, distribue de la nourriture à Gaza sans passer par le système humanitaire onusien. 

« Pour l’OMS, il est certain que les gens se font tirer dessus. Ils sont également victimes d’explosions et de blessures corporelles », a rapporté M. Peeperkorn.

Jeudi, un bombardement sur un marché de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, a fait plus de vingt morts et environ soixante-dix blessés. Transportées d’urgence, les victimes ont été réparties entre l’hôpital Al-Aqsa, le complexe médical Nasser et deux autres structures déjà saturées, selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU.

Un système de santé au bord de la rupture

La situation médicale est désespérée. « Avec tous les défis qui ont été décrits précédemment, je pense qu’il est très important de comprendre qu’il est très difficile de fournir des soins médicaux de haute qualité, en particulier parce que nous parlons d’un volume élevé de patients à chaque fois », a expliqué le Dr Luca Pigozzi, coordinateur de l’équipe médicale d’urgence de l’OMS à Gaza. Près de la moitié des stocks de médicaments sont totalement épuisés.

L’alerte de l’OMS fait écho à celle du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui a recensé mardi la mort de plus de 400 Palestiniens au cours des dernières semaines, tués en tentant d’accéder aux centres de distribution non onusiens de la Fondation humanitaire de Gaza.

Un employé de l’UNRWA soigne un jeune garçon à Gaza.

« Une goutte d’eau dans l’océan »

Malgré cette percée logistique, le Dr Peeperkorn insiste : « Ces fournitures médicales ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan ». Dans une situation normale, Gaza aurait besoin de 2.900 à 3.300 poches de sang par mois. Or, le conflit a doublé cette demande. « Une aide à grande échelle est essentielle pour sauver des vies ».

Quatre camions de l’OMS restaient encore bloqués à Kerem Shalom, et d’autres attendaient d’être autorisés à entrer. « Il semble que nous ayons à nouveau des difficultés à obtenir de nouveaux camions, ce qui est vraiment regrettable », a-t-il confié. Et de mettre en garde : « Nous ne voulons pas voir ces personnes désespérées, et en particulier ces jeunes hommes désespérés, risquer leur vie pour obtenir un peu de nourriture à droite ou à gauche. »

En Cisjordanie aussi, les soins entravés

Pendant que Gaza s’enfonce, la Cisjordanie vacille. Le système de santé y est lui aussi frappé par les restrictions israéliennes. Sur près de 560 établissements de santé recensés, environ 70 sont affectés par des obstacles physiques ou des conditions d’accès dangereuses. À Hébron, les fermetures sont fréquentes. À Jénine, une équipe mobile s’est vu refuser son permis de passage. À Naplouse, Salfit ou Qalqilya, les checkpoints imposent des heures d’attente.

Depuis octobre 2023, près de 850 attaques contre le réseau de santé ont été documentées en Cisjordanie : 31 morts, 168 blessés, 65 établissements médicaux touchés, 24 cliniques mobiles visées, et plus de 560 ambulances endommagées. Deux tiers de ces incidents se concentrent à Tulkarem, Jénine et Naplouse.

Inonder le marché

L’OMS appelle à un sursaut collectif. « Le marché doit être inondé de produits alimentaires et non alimentaires, d’eau, etc. et de médicaments essentiels de la manière la plus rentable possible », a plaidé Rik Peeperkorn.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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