Photo credit: DiasporaEngager (www.DiasporaEngager.com).

La 2ème édition de la campagne nationale de prévention contre la cyberviolence et le cyberharcèlement a été lancée, jeudi à Rabat, sous le slogan “Signalez pour arrêter le cyberharcèlement à l’encontre des enfants et des jeunes”.

 Intervenant à cette occasion, la Secrétaire générale par intérim du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Sarah Lamrani, a affirmé que le Maroc a entrepris un ensemble de mesures législatives, organisationnelles et de sensibilisation, à même de faire face aux dangers des cyberattaques et assurer la protection des données personnelles des particuliers.

 Pour gagner le pari de la digitalisation, la stratégie de transformation numérique comprendra des procédures d’accompagnement pour augmenter la cyberconfiance visant à mettre en place les conditions idoines pour gagner la confiance des citoyens et des entreprises dans l’économie numérique ainsi que la protection des systèmes informatiques au Maroc, a-t-elle relevé.

 Mettant en garde contre les dangers d’Internet, Mme Lamrani a souligné la nécessité de poursuivre le renforcement de l’arsenal juridique par le biais de l’adéquation du système judiciaire actuel avec les nouveautés de la cybersécurité, de l’examen des moyens de légiférer en la matière et encourager la création d’instance dans le domaine de lutte contre la cyberviolence et le cyberharcèlement.

 Saluant l’initiative de la campagne nationale de prévention contre la cyberviolence et le cyberharcèlement, mme Lamrani a relevé la nécessité de la sensibilisation des enfants et des jeunes à ces phénomènes avec l’aide de la société civile et de partenariats public-privé.

 Les dangers d’Internet, a-t-elle soutenu, augmentent en l’absence de conscience et de mesures proactives, soulignant que l’impact négatif du réseau d’Internet sur les enfants et les jeunes est de plus en plus diversifié (social, moral, psychologue, économique), ce qui engage le gouvernement et la société civile à mettre en place les moyens de sécurité et de sûreté au sein de l’espace numérique en développant notamment des programmes de prévention et des campagnes de sensibilisation en vue de promouvoir les mécanismes juridiques et outils et solutions numériques auprès des famille et de l’école afin de se prémunir contre ces dangers.

 Dans la même veine, la cheffe du bureau du Conseil de l’Europe (CdE) au Maroc, Carmen Morte Gomez, a fait observer que le monde numérique ne fait pas souvent de différence entre les utilisateurs et traite donc les enfants comme des adultes.

 Le CdE veut garantir aux enfants le droit à la vie privée sur Internet, a-t-elle indiqué, rappelant que le Maroc a adhéré en 2019 à la Convention 108 et à son protocole additionnel (Convention du Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel).

 Elle s’est également félicitée du fait que le Maroc a entrepris, avec une forte impulsion, plusieurs actions et initiatives pour faire face à ce phénomène, notamment sur le plan juridique.

 Dans ce cadre, elle a rappelé que le CdE appuie depuis trois ans le projet Espace Maroc Cyberconfiance avec le Centre Marocain de Recherches Polytechniques et d’Innovation (CMRPI) et d’autres partenaires institutionnels ainsi que des ONG, afin de protéger les enfants dans le monde numérique.
 
 Plusieurs actions, a-t-elle poursuivi, ont été lancées pour protéger les enfants, notamment des actions de sensibilisation, de renforcement des capacités des acteurs à savoir les ONG, le Ministère de l’Education Nationale à travers le projet pilote qui a été lancé en février dernier à l’occasion du “Safe Internet day” et qui a permis de former 50 enseignants qui seront dédiés au traitement des situations de cyberharcèlement et d’harcèlement dans le milieu scolaire.

 Même son de cloche chez le président du CMRPI, Youssef Bentaleb, qui souligne que les statistiques confirment que les enfants et les jeunes Marocains, comme c’est le cas partout dans le monde, souffrent encore, et parfois en silence, des inconvénients du numérique, à savoir l’exploitation sexuelle en ligne, le cyberharcèlement, les propos de haine, la publication des données personnelles, l’exposition à des contenus choquants ou inappropriés et l’exploitation dans les jeux en ligne, ce qui a suscité le lancement en 2021 de la Campagne nationale de prévention contre la cyberviolence et le cyberharcèlement.

 Citant une étude analytique réalisée en 2020 par le CMRPI sur le comportement des enfants et des jeunes en ligne au Maroc, M. Bentaleb a relevé trois chiffres “alarmants” : 30% des enfants et des jeunes ont subi une cyberviolence, seulement 25% des enfants ont recours à leurs parents ou à un adulte quand ils rencontrent des problèmes en ligne et seulement 1% ont recours à leurs professeurs.

 Ces chiffres, a-t-il dit, sont inquiétants, bien que cela ne concerne qu’un échantillon de 1.200 enfants et jeunes Marocains à travers les régions du Royaume. Selon lui, les statistiques de cyberviolence à l’échelle mondiale confirment ce constat.

 La deuxième campagne nationale de prévention contre la cyberviolence et le cyberharcèlement capitalise sur les réalisations de l’édition précédente en mettant l’accent sur le signalement et en encourageant les victimes à signaler et porter plainte auprès des  autorités compétentes, a poursuivi le directeur du CMRPI.

 Organisée du 1er au 20 décembre 2022, la campagne vise à rappeler la nécessité d’une collaboration renforcée de tous les acteurs de la société afin d’assurer une meilleure protection des enfants et des jeunes dans le monde numérique.

 Cette campagne, initiée sous l’égide du ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, le CMRPI et en partenariat avec le CdE, est menée en collaboration du Ministère de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et du Sport, le Ministère de la Justice, la Présidence du Ministère Public, la Direction Générale de la Sûreté Nationale, ainsi que la Société Kaspersky et diverses institutions et parties prenantes de la protection des enfants. Selon les organisateurs, plusieurs actions de sensibilisation et de formation seront organisées durant cette campagne, notamment la première édition du Forum des jeunes (EMC-Youth) pour écouter leurs propositions et leurs attentes vis-à-vis de la thématique, ainsi que plusieurs activités de sensibilisation du grand public sur la prise en charge des enfants et des jeunes victimes de cyberharcèlement et cyberviolence, outre des tables rondes et des sessions de sensibilisation dans les écoles et un atelier de formation des professionnels et de la société civile sur les signalements.

 La campagne se déroulera également sur les réseaux sociaux, ainsi que dans la presse électronique et classique avec la diffusion de capsules de sensibilisation, d’interviews et d’émissions dédiées à la thématique.

Source of original article: Libération (www.libe.ma).
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