« Odessa, ville libre, ville-monde, port légendaire qui a marqué le cinéma, la littérature, les arts, est ainsi placée sous la protection renforcée de la communauté internationale. Alors que la guerre se poursuit, cette inscription incarne notre détermination collective à faire que cette ville, qui s’est toujours relevée des déchirements du monde, soit préservée de plus amples destructions », a salué Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Conformément aux termes de la Convention, ses 194 Etats parties s’engagent à ne prendre délibérément aucune mesure susceptible d’endommager directement ou indirectement ce site désormais inscrit du Patrimoine mondial et à apporter leur concours à sa protection.

Le Centre historique d’Odessa a aussi été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril, ce qui lui ouvre accès à des mécanismes renforcés d’assistance internationale, techniques et financiers, que l’Ukraine pourra solliciter afin de garantir la protection du bien et le cas échéant d’aider à sa réhabilitation.

La ville d’Odessa, en Ukraine, est affectée par la guerre.

Une procédure accélérée en raison de la guerre

Compte tenu des menaces qui pèsent sur ce patrimoine depuis le début de la guerre, le Comité du patrimoine mondial a eu recours à une procédure d’urgence prévue dans les règles et procédures de la Convention du patrimoine mondial. Dès l’été 2022, l’UNESCO a mis en relation des experts internationaux avec les experts ukrainiens pour l’élaboration du dossier, grâce au concours de l’Italie et de la Grèce.

Le Président ukrainien Zelensky a officialisé le dépôt de la candidature en octobre 2022, lors d’un discours en ligne à l’UNESCO. Les organes d’évaluation ont réalisé leur analyse dans les semaines suivantes, permettant un examen lors de la session extraordinaire du Comité du patrimoine mondial organisée cette semaine à Paris.

Parallèlement au processus d’inscription du Centre historique d’Odessa sur la Liste du patrimoine mondial, l’UNESCO a mis en œuvre ces derniers mois des mesures d’urgence sur le terrain pour contribuer à la protection de ce patrimoine.

L’UNESCO a notamment assuré la réparation des dommages infligés depuis le début de la guerre au Musée des beaux-arts d’Odessa et au Musée d’art moderne d’Odessa. L’agence onusienne a également fourni l’équipement nécessaire à la numérisation de près de mille œuvres d’art et de la collection documentaire des Archives d’État d’Odessa. Du matériel a par ailleurs été livré pour protéger les bâtiments ainsi que les œuvres installées en plein-air.

Ces mesures font partie du plan d’action global de l’UNESCO en Ukraine, qui a déjà mobilisé plus de 18 millions de dollars en faveur de l’éducation, les sciences, la culture et l’information.

Des sites au Yémen et au Liban inscrits sur la Liste du patrimoine en péril

Le Comité du patrimoine mondial a également décidé d’inscrire les hauts lieux de l’ancien royaume de Saba dans le gouvernorat de Marib, au Yémen, et la Foire internationale Rachid Karameh de Tripoli, au Liban, sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Selon le Comité, les hauts lieux de l’ancien royaume de Saba « sont un bien en série comprenant sept sites archéologiques qui témoignent du riche royaume sabéen et de ses réalisations architecturales, esthétiques et technologiques, du 1er millénaire avant notre ère jusqu’à l’arrivée de l’islam vers l’an 630 de notre ère ».

« Ils témoignent de l’administration centralisée très complexe du Royaume lorsqu’il contrôlait une grande partie de la route de l’encens à travers la péninsule arabique, jouant un rôle clé dans le réseau plus large d’échanges culturels favorisé par le commerce avec la Méditerranée et l’Afrique de l’Est », a-t-il ajouté.

Situé dans un paysage semi-aride de vallées, de montagnes et de déserts, ce bien englobe les vestiges de grands établissements urbains avec des temples monumentaux, des remparts et d’autres édifices. Le système d’irrigation de l’ancienne Marib reflète des prouesses technologiques en matière d’ingénierie hydrologique et d’agriculture à une échelle inégalée dans l’ancienne Arabie du Sud, qui a permis la création de la plus grande oasis artificielle ancienne.

Le Comité du patrimoine mondial a utilisé une procédure d’urgence pour inscrire ce site sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en raison des menaces de destruction liées au conflit en cours.

La Liste du patrimoine mondial en péril ouvre accès à des mécanismes renforcés d’assistance internationale, techniques et financiers et contribue à mobiliser l’ensemble de la communauté internationale pour la protection de ce site.

Une foire conçue par l’architecte brésilien Niemeyer

Située au nord du Liban, la Foire Internationale Rachid Karameh de Tripoli a été conçue à partir de 1962 par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer sur un terrain de 70 hectares situé entre le centre historique de Tripoli et le port Al Mina. Le bâtiment principal de la foire est constitué d’une immense halle couverte en forme de boomerang de 750 mètres de longueur par 70 mètres de largeur sous laquelle les différents pays pouvaient installer librement leurs espaces d’exposition.

Cette Foire a constitué le projet phare de la politique de modernisation du Liban dans les années 1960. La collaboration étroite entre Oscar Niemeyer, architecte de l’opération, et les ingénieurs libanais ont constitué un exemple remarquable d’échanges entre les différents continents. Par son échelle et la richesse de son expression formelle, elle constitue l’une des œuvres majeures représentatives de l’architecture moderne du XXe siècle dans le Proche-Orient arabe.

Le Comité du patrimoine mondial a utilisé une procédure d’urgence pour inscrire le site, en raison de son état de conservation alarmant, du manque de ressources financières pour son entretien et du risque latent de propositions d’aménagement qui pourraient porter atteinte à l’intégrité du complexe.

Le site a donc été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril qui ouvre accès à des mécanismes renforcés d’assistance internationale, techniques et financiers.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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